
La forêt tropicale de Sumatra et de Bornéo cède
petit à petit la place à une immense plantation de palmiers dont
l'huile doit fournir le "biocarburant" pour les voitures
d'aujourd'hui et de demain. Nos proches cousins, les
Orang-Outans, sont chassés comme du gibier et ils devraient
disparaitre d'ici 20 ans si nous ne faisons rien
immédiatement.
Les
biocarburants sont souvent préconisés pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre, mais pour les produire à grande échelle, il
faut de l'eau, beaucoup d'eau. Deux fois plus que ce qu'est utilisé
aujourd'hui pour l'agriculture, estime l'Institut International de
l'Eau, qui se demande comment on pourra continuer à cultiver des
aliments pour nourrir une population mondiale croissante. Les
biocarburants suscitent donc beaucoup de questions. http://www.rtbf.be/info/societe/ARTICLE_112090
______________
La production
accélérée au niveau mondial d'éthanol (à partir de maïs, de canne à sucre, de betteraves ou de
déchets végétaux) et de biodiesels (à partir de soja et d'autres
oléagineux) crée une compétition
pour l'utilisation des terres les plus fertiles, doublée
d'un accroissement de l'utilisation des engrais et des pesticides,
et d'une menace pour la biodiversité quand de nouvelles terres sont
converties à ce type de monoculture. (Enerzine)
_____________
Cet aspect du problème a été souligné par HUGO CHAVEZ,
président du Vénézuela, qui dans son grand discours à Buenos Aires
en février 2007 a précisé que pour produire assez d'éthanol pour
faire le plein (un plein) d'un réservoir d'une voiture aux
Etats-Unis il faut autant de terre et de travail agricole (hommes,
outils, engrais) que pour produire la nourriture de 7 personnes
pendant un an.
______________
"Remplir le réservoir d'un 4x4 avec 94,5 litres d'éthanol pur
nécessite environ 204 kg de maïs, soit suffisamment de calories
pour nourrir une personne pendant un an", écrivent deux professeurs
d'économie à l'université du Minnesota.

Les biocarburants sont une catastrophe
totale pour les affamés du monde
BRUXELLES, 7 novembre 2007 - C'est ce
que prétend le rapporteur des Nations unies pour le droit à
l'alimentation, Jean Ziegler. Ziegler exige un moratoire
international sur la production de biocarburants, afin de lutter
contre la hausse des prix alimentaires.
Le problème réside dans la constatation que l'utilisation de plus
de surfaces pour les biocarburants réduit les surfaces disponibles
aux produits alimentaires. La réduction de la production des
produits alimentaire engendre une augmentation du prix de ces
produits alimentaires. Ainsi le développement des biocarburants
contribue largement à cette envolée des prix.
Afin d'arrêter l'augmentation des prix, Ziegler plaide pour une
interdiction sur la conversion de terres à la production de
biocarburants au moins pendant cinq ans. Le délai devrait permettre
à la science de voir comment on pourrait passer aux biocarburants
de deuxième génération, produits à partir de déchets agricoles ou
de plantes non agricoles, comme le jatropha qui pousse
naturellement sur des terres arides.
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Nouvelles
des "bio"carburants
Biocarburants de deuxième
génération : De l'éthanol dans les noyaux d'olives
!
Une équipe de chercheurs espagnols
a réussi à extraire du Bioéthanol à partir de noyaux d'olives en
utilisant un procédé simple et bon marché, qui pourrait être
développé pour valoriser d'autres déchets ligno-cellulosiques.
agro-carburants : les banques françaises
financent une fausse solution selon une organisation
écologique
Les Amis de la Terre viennent de
publier un nouveau rapport sur le financement européen des
agro-carburants en Amérique latine qui révèle l'implication des plus
grandes banques françaises, avec BNP Paribas en tête, la Société
Générale, le Crédit Agricole, Natixis et Banque Populaire parmi les
sources de financement.
Les Amis de la Terre demandent aux banques françaises impliquées de
cesser immédiatement leur participation à l'expansion rapide des
agro-carburants, qui aggravent la déforestation à grande échelle et
les conflits sociaux, menacent la souveraineté alimentaire dans un
contexte de
Alors que, selon les Nations Unies
et la Banque mondiale, plus de 100 millions de personnes font
actuellement face à une famine aigüe à cause de la hausse des prix
des denrées alimentaires, les agro-carburants sont de plus en plus
accusés de participer à cette crise et même de l'aggraver. Le
rapport "Le financement européen de la production d'agro-carburants
en Amérique latine; publié aujourd'hui par Les Amis de la Terre met
en évidence les milliards d'euros d'investissements réalisés par
les plus grandes banques européennes telles que HSBC, BNP Paribas,
Barclays ou UBS, dans la production et le commerce de sucre de
canne, de fèves de soja et d'huile de palme en Amérique latine.
La suite :
http://news.deforestation-amazonie.org/
Alerte aux agro-carburants en
COLOMBIE : protestez !
Le
gouvernement colombien se lance dans un développement massif de
plantation de palmiers à huile, de canne à sucre et d'autres
monocultures, au détriment des forêts tropicales humides, de la
biodiversité de ses prairies et des communautés locales. La
monoculture de canne à sucre est en train de se développer dans la
vallée du Cauca, tandis que des centaines de milliers d'hectares
sont transformés en plantations de palmiers à huile dans les
régions du pacifique, des plaines de l'Est et des
Caraïbes.
Nouveau rapport de
Greenpeace : le boom de l'huile de palme accélère le réchauffement
du climat
Un mois avant la conférence des Nations Unies à
Bali qui décidera des suites à donner au protocole de Kyoto, un
nouveau rapport de Greenpeace "Cooking the Climate" révèle comment
en Indonésie, de grands groupes industriels, Unilever, Nestlé ou
Procter & Gamble, se rendent complices du réchauffement
climatique en participant à la destruction des espaces forestiers
tropicaux au profit d'immenses cultures de palmiers à huile.
Pourtant, protéger les forêts anciennes encore préservées est un
moyen économique et efficace pour réduire les émissions mondiales
de gaz à effet de serre (GES).
Jean Ziegler qualifie le recours
aux biocarburants de "crime contre
l'humanité"
Le Rapporteur spécial sur le droit à
l'alimentation, Jean Ziegler, s'est inquiété aujourd'hui à l'ONU de
l'augmentation du nombre d'affamés dans le monde et a dit craindre
que la production massive de biocarburants comme l'éthanol
n'aggrave encore le problème en diminuant les surfaces agricoles
consacrées aux cultures vivrières.
Biocarburants: "C'est une
catastrophe totale pour les affamés du monde"
On n'avait pas vu forcément les choses sous cet
angle, mais les biocarburants risquent d'augmenter la famine.
Explications.
Un message de
Fabrice Nicolino
Je suis comme
vous lecteur des dépêches de terresacree.org. Je les lis. Pour le
plaisir et l'information. Parfois un peu par devoir, car je suis
journaliste. Certains d'entre vous ont dû déjà lire des articles
signés par moi, Fabrice Nicolino. Je suis un professionnel engagé.
Oui, je maintiens : engagé. Car je suis un écologiste, et je ne
vois pas au nom de quelle absurdité je devrais en avoir
honte.
étude de l'OCDE : Les
biocarburants plus nocifs que le pétrole
Un rapport publié, la semaine dernière, par
l'Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE) révèle que les biocarburants auraient en fait des impacts
plus importants sur l'environnement que le problème auquel il tente
de répondre. Les biocarburants, souvent perçus comme la solution
ultime aux problèmes de dépendance énergétique, une nouvelle source
de revenus pour les agriculteurs et une aide précieuse dans le
combat contre les gaz à effet de serre, pourraient en fait être
extrêmement nocifs pour l'environnement et créer une augmentation
significative des prix des aliments. Le rapport arrive un an après
la sortie publique contre l'éthanol de l'un des plus grands
botanistes de la planète, Peter Crane, alors directeur du Jardin
botanique britanique.
Les biocarburants, danger pour
l'environnement?
Trop gourmands en terres cultivables pour un
bénéfice écologique limité : un rapport de l'OCDE met les
biocarburants en accusation. L'étude pointe également les dangers
de prévisibles extensions de cultures au détriment des milieux
naturels.
La faim, la bagnole, le blé et
nous
Je suis journaliste (à Terre Sauvage et à La
Croix), après avoir travaillé pour Politis, Géo, Le Canard
Enchaîné, Télérama. Je suis le co-auteur, avec François
Veillerette, du livre " Pesticides, révélations sur un scandale
français ; (Fayard, 2007). Si je me permets aujourd'hui de vous
adresser ce message, c'est qu'il y a urgence, une urgence
absolue.
Le bioéthanol ferait augmenter la mortalité
:
http://www.plusnews.fr/
agro-carburantS : nourrir l'homme
ou la machine ?
Rappelons les objectifs du gouvernement français :
introduire d'ici 2010 7% d'agro-carburants, soit un objectif plus
ambitieux que celui demandé par l'UE, à savoir 5.75% pour 2010.
Pour obtenir ce résultat, il faudrait consacrer aux agro-carburants
environ 10% des superficies cultivables. Cette superficie est
insuffisante pour couvrir ne serait-ce que la moitié des besoins
des véhicules en France. Il faudra donc aller s'approvisionner en
Asie principalement, ou en Amérique du sud. En clair, pour nourrir
nos machines, nous devrons affamer les populations des pays du Sud.
Un récent rapport de la FAO prévient que " le développement des
biocarburants pourrait faire monter les prix des denrées agricoles
de base sur les dix prochaines années ".
Les agro-carburants présentent un
bilan écologique médiocre
Le bilan écologique des agro-carburants est plutôt
mitigé. En effet, l'utilisation de ceux-ci ne permettrait pas
forcément de limiter les émissions de gaz à effet de serre, selon
les chercheurs.
La nouille et le
carburant
Amies des étudiants fauchés et des travailleurs
pressés, les pâtes alimentaires permettent de préparer une infinie
variété de repas en un tournemain. Hélas, leur statut d'aliment
abordable est menacé. Le prix des spaghettis et autres macaronis
augmentera bientôt au supermarché, et d'autres denrées risquent de
subir le même sort. Un contrecoup malheureux de la course à
l'éthanol.
Les cinq mythes de la transition
vers les agro-carburants
Biocarburants... Le mot évoque l'image flatteuse
d'une énergie renouvelable propre et inépuisable, une confiance
dans la technologie et la puissance d'un progrès compatible avec la
protection durable de l'environnement. Il permet à l'industrie, aux
hommes et femmes politiques, à la Banque mondiale, aux Nations
unies et même au Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat (GIEC) de présenter les carburants fabriqués
à partir du maïs, de la canne à sucre, du soja et d'autres cultures
comme la prochaine étape d'une transition douce, du pic de la
production pétrolière à une économie énergétique issue de
ressources renouvelables, qui reste encore à
définir.
COLOMBIE : le désert vert
avance
L'agriculture peut-elle à la fois nourrir les
populations et être source d'énergie ? Le témoignage de Henry
Ramirez, de l'ONG
colombienne Paz y Justicia, prouve que la réponse ne va
pas forcément de soi.
Les biocarburants ne réduisent pas
les émissions en gaz à effet de serre
Contrairement à une idée largement répandue, des
scientifiques américains affirment que les biocarburants qui se
substituent aux carburants classiques ne réduisent pas les
émissions en gaz à effet de serre responsables du réchauffement
climatique.
Ici et là, on vante les mérites écologiques des
biocarburants, agro-carburants ou "carburants verts". Parmi ces
carburants, on en trouve un dérivé de l'huile de palmier. Or, pour
le produire, il faut déforester massivement certaines zones du
monde et ainsi détruire une biodiversité riche. Victimes mises en
lumière par ce clip internet de Greenpeace : les Orans-outans
et autres grands singes !
http://www.agoravox.tv
La bataille des
biocarburants
Jusqu'à une date récente, les promoteurs des
biocarburants n'avaient rencontré qu'un seul véritable obstacle :
l'opposition des groupes pétroliers, peu désireux de voir leur
monopole remis en question. Quelques voix avaient attiré
l'attention sur de possibles dérèglements économiques et
écologiques liés à la production massive de carburants issus de la
canne à sucre, du maïs ou de la betterave (destinés à la
fabrication de l'éthanol) et du palmier à huile, du soja, du colza,
ou du tournesol (pour le biodiesel). Mais elles étaient isolées et
peu audibles, au milieu des applaudissements saluant l'émergence de
substituts " propres " au pétrole.
NON, Les "bio;-carburants ne sont pas BIO
!
Petit précis d'une supercherie mondiale
A tous ceux qui croient encore que ces
agro-carburants sont une
solution pour contrer le réchauffement climatique et à tous ceux
qui participent de près ou de loin à cette immense
supercherie, aux médias qui se font trop souvent les
porte-parole de l'industrie automobile et pétrolière
désireuses de verdir leur image et tromper un peu plus le
potentiel consommateur...
Demande de moratoire sur les
nécro-carburants
Suite à l'article de Dominique Guillet "Mettez du
sang dans votre moteur: la tragédie des nécro-carburants",
l'Association Kokopelli en partenariat avec Univers-Nature lance
aujourd'hui-même une demande de moratoire sur les
agro-carburants.
ConocoPhillips va produire du
diesel à base de graisse animale
ConocoPhillips et Tyson Foods, ont annoncé lundi
une alliance stratégique pour produire et lancer la prochaine
génération de carburant diesel à base de graisse
animale.
OGM, biocarburants et
Euralis
Tout d'abord aux Amis de la Terre, nous ne parlons
ni de biocarburants, ni de carburants verts car dans 99 cas sur
100, ces carburants ne sont ni bio, ni verts et ne contribuent
absolument pas à la protection de l'environnement, au contraire. Un
exemple : en ce moment, le gouvernement indonésien poursuit son
projet de destruction de 16 millions d'hectares de forêts
tropicales, parmi les forêts les plus riches en biodiversité de la
planète ! Le but de cette destruction est de produire de l'huile de
palme, dans le but exclusif de fournir le marché européen. Dans
quelque temps, vous pourrez rouler " bio ", alors que le carburant
végétal brûlé dans votre voiture proviendra d'une des destructions
écologiques les plus graves de ces dernières années...Lorsqu'on
parle de biocarburants, il y a tromperie sur la marchandise ! Les
Amis de la Terre, eux, préfèrent donc parler d'agro-carburants ou de
carburants végétaux.
Les agro-carburants : solution ou futur
problème environnemental ?

Aujourd'hui
se termine le Conseil européen qui devrait définir la politique
énergétique européenne pour les 10 ans à venir. L'une des solutions
qui semble faire le plus consensus parmi les Etats européens est le
développement des agro-carburants. Un objectif de 10% d'ici à 2020
serait fixé pour l'ensemble des transports. Les Amis de la Terre
dénoncent cet objectif qui, en l'absence de normes
environnementales précises et d'actions prioritaires comme un vaste
programme d'économie d'énergie dans le domaine des transports,
pourrait avoir un impact environnemental et social
catastrophique.
La production de biocarburants à grande
échelle : bonne pour les pouvoirs, mauvaise pour le climat et
les gens!
Les modes de production et de consommation des
biocarburants ont déjà des effets négatifs sur la sécurité
alimentaire, les moyens de subsistance en milieu rural, les forêts
et d'autres écosystèmes, et l'on prévoit que ces impacts négatifs
vont s'accumuler rapidement. La production à grande échelle de
biocarburants pour l'exportation exige de grandes plantations
d'arbres, de canne à sucre, de maïs, de palmier à huile, de soja et
d'autres produits en régime de monoculture. Or, ces plantations
sont déjà la cause numéro un de l'exode rural et de la
déforestation dans le monde entier.
Les biocarburants : une grave
menace masquée de vert
Les biocarburants (produits à partir de la
biomasse végétale) ne règleront pas le problème du changement
climatique, mais vont en aggraver bien d'autres.
Rouler ou
manger
Remplacer tout le pétrole importé en France par
des biocarburants supposerait de planter du colza ou des betteraves
sur 50 millions d'hectares. Or, la surface de la France
métropolitaine est de 55 millions d'hectares!
Tout savoir
sur le "bio-carburant" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Biocarburant

Les pays pauvres impactés
par les biocarburants
Selon une étude à paraitre dans la revue Foreign Affairs, l'usage
de plus en plus fréquent de l'éthanol comme biocarburant risque de
menacer l'alimentation des 2,7 milliards de personnes dans le monde
qui vivent avec moins de 2 $US par jour.
"Remplir le réservoir d'un 4x4 avec 94,5 litres d'éthanol pur
nécessite environ 204 kg de maïs, soit suffisamment de calories
pour nourrir une personne pendant un an", écrivent les deux
professeurs d'économie à l'université du Minnesota, et auteurs de
l'étude.
Si les cours du pétrole restent à un niveau élevé, "l'accroissement
rapide de la production mondiale de biocarburant va faire monter
les prix du maïs de jusqu'à 20 % d'ici à 2010 et de 41 % d'ici à
2020", pronostiquent-ils.
Les cours des autres denrées alimentaires, tels le blé et le riz,
pourraient eux aussi être touchés par cette flambée, au fur et à
mesure que les agriculteurs délaisseront ces cultures au profit du
maïs.
Or, selon les auteurs, "le nombre de personnes confrontées à des
problèmes de sécurité alimentaire augmenterait de 16 millions pour
chaque hausse de 1 % des prix réels des produits de première
nécessité. Cela signifie que 1,2 milliard de personnes pourraient
régulièrement souffrir de la faim d'ici à 2025, soit 600 millions
de plus que ce qui était précédemment prévu".
http://www.enerzine.com

Un Prix Nobel de chimie
critique l`utilisation des bio-carburants
Berlin, 06/2007 - Le Prix Nobel de chimie 1988, l`Allemand
Hartmut Michel, a critiqué l`utilisation accrue des carburants
biologiques dans l`Union européenne, dans un entretien à la presse
régionale allemande de vendredi.
L`obligation européenne de mélanger des biocarburants à de
l`essence traditionnelle est "extrêmement négative" du point de vue
de l`environnement pour ses "effets dévastateurs" sur les forêts
tropicales, a-t-il expliqué au quotidien "Neuen Osnabrücker
Zeitung".
Les couts de fabrication du biocarburant en Europe étant plus
élevés en Europe que dans les pays émergents, l`UE est contrainte
d`importer par exemple de l`huile de palme d`Indonésie, ce qui
conduit à déboiser ou à bruler des forêts tropicales, a-t-il
expliqué.
Quand on brule les palmistes à huile, il faut plus d`un siècle
pour que le dioxyde de carbone émis soit réabsorbé.
Cela vaut également pour les importations de biocarburant à base
de graines de soja du Brésil. (...)
http://www.angolapress-angop.ao


Huile de palme
et déforestation
4 mars 2006,
Par Coordination ATF
Aujourd'hui avec la crise du pétrole qui pointe, on ne parle plus
que de biocarburants. Comme trop souvent, ce qui était au départ
une bonne idée, est détourné par certains groupes influents pour ne
servir que quelques intérêts particuliers au détriment de
l'environnement et de l'ensemble des citoyens. Dans cet article
paru dans le Guardian du 8 Décembre 2005, George Monbiot nous
montre les destructions massives qui se préparent en Asie du
Sud-Est pour nous approvisionner en
"biocarburants. D'autre part, et
même si Georges Monbiot ne fait référence qu'au gouvernement
britannique, des similitudes avec la situation française
n'échapperont pas aux lecteurs...
Au cours
de ces deux dernières années, j'ai fait une découverte
inconfortable. Comme la plupart des écologistes, j'ai été aussi
aveugle aux contraintes environnementales affectant notre
approvisionnement énergétique que nos adversiares l'ont été vis à
vis des changements climatiques
Je réalise aujourd'hui que je vivais dans le monde
de la croyance magique. En 2003, le biologiste Jeffrey Dukes a
calculé que les énergies fossiles que nous brûlons en un an
provenaient d'une masse de matière organique qui représentait 400
fois la production annuelle actuelle de matière organique de notre
planète. En clair, nous utilisons chaque année la valeur de quatre
siècles de plantes et d'animaux. [2]
L'idée que nous pouvons tout simplement remplacer
cet héritage fossile - et l'incroyable concentré d'énergie qu'il
nous donne - par l'énergie qui nous entoure est du domaine de la
science fiction. Il n'y a pas d'énergie de substitution pour
diminuer notre consommation de carburants fossiles. Mais on
continue de rechercher partout des produits de substitutions. Ils
sont promus aujourd'hui à la conférence de Montréal (sur les changements climatiques, décembre 2005), par des
états - comme le nôtre - qui cherche à éviter de prendre les
décisions douloureuses qu'imposent les changements climatiques.
Une, au moins, de ces solutions de rechange est pire que de bruler
les énergies fossiles qu'elle remplace.
La
dernière fois que je me suis penché sur les risques liés à la
fabrication de carburants à partir d'huiles végétales, la virulence
des insultes a égalé les sommets atteints par les partisans de la
guerre en Irak. Les missionnaires des carburants végétaux sont,
dans leur négation des problèmes, aussi bruyants que les
responsables d'Exxon. Je suis près à reconnaitre que mon éditorial
précédent était erroné. Mais qu'ils ne se réjouissent pas trop
tôt : j'avais tort parce que j'avais sous estimé l'impact
destructeur de ce type de carburant.
Avant
d'aller plus loin, je dois préciser qu'utiliser l'huile usagée de
friture comme carburant est une bonne chose. Les gens qui pataugent
et glissent dans des cuves pleines de saletés, rendent un service
important à la société. Mais il n'y a en Grande Bretagne de l'huile
de friture usagée que pour couvrir 1/380 de nos besoins en
carburant pour la route. Et c'est là que les problèmes
commencent.
Lorsque,
l'an dernier, j'évoquais ce sujet, je croyais que le principal
problème causé par les carburants végétaux était la compétition
pour le foncier qu'ils provoqueraient. Des terres arables utilisées
normalement pour faire pousser de la nourriture, seraient utilisées
pour faire pousser du carburant. Mais maintenant je découvre que
c'est pire encore. L'industrie du carburant végétal a inventé le
carburant le plus polluant en carbone au monde.
En
faisant la promotion des carburanrs végétaux - comme l'Union
Européenne, les Etats-Unis et des milliers d'écologistes le font -
vous imaginez peut-être que vous créez un marché pour l'huile de
friture usagée ou l'huile de colza. En réalité, vous êtes en train
de créer un marché pour une des cultures les plus destructrices de
la planète.
La
semaine dernière, le président de l'Autorité Fédérale pour le
Développement du Territoire de Malaisie annonçait qu'il était sur
le point de faire construire une nouvelle usine pour fabriquer des
carburants végétaux. Il s'agissait de la 9ème décision similaire
prise en 4 mois. Quatre nouvelles raffineries sont en cours de
construction dans la péninsule malaisienne, une au Sarawak et 2 à
Rotterdam. Deux consortium étrangers - un allemand et un
états-unien - mettent en place deux usines rivales à Singapour.
Toutes ces usines vont faire du carburant végétal à partir de la
même source : l'huile de palme.
"La demande pour du
carburant végétal; écrit le
Malaisian Star "viendra de l'Union Européenne...
Cette toute nouvelle demande devrait au minimum absorber la
majorité des stocks d'huile de palme de la Malaisie;.
Pourquoi ? Parce que c'est la culture la moins chère comme
source de carburants végétaux.
En septembre, les Amis de la Terre publièrent un
rapport sur les impacts de la production d'huile de palme. "On estime qu'entre 1985 et 2000, le développement des
plantations de palmiers à huile a été responsable de 87% de la
déforestation en Malaisie;. A Sumatra et Bornéo, quelques 4
millions d'hectares de forêts ont étaient convertis en plantations
de palmiers à huile. Et on programme de nouvelles coupes : 6
millions d'hectares en Malaisie et 16,5 millions en
Indonésie.
Presque
toutes les forêts restantes sont menacées. Même le fameux Parc
National de Tanjung Puting au Kalimantan a été mis en pièce par des
planteurs. Les Oran outans en liberté sont voués à disparaitre.
Les rhinocéros de Sumatra, les tigres, les gibbons, les tapirs, les
nasiques et des milliers d'autres espèces pourraient prendre la
suite. Des milliers d'habitants de ces régions ont été expulsés de
leurs terres et près de 500 Indonésiens ont été torturés lorsqu'ils
tentèrent de résister. Les feux de forêts qui, si souvent étouffent
la région sous d'épais nuages de fumée, sont pour la plupart
allumés par les cultivateurs de palmes. Toute la région est en
train de devenir un immense champ de "pétrole" végétal.
Avant que
les palmiers à huile qui sont petits et rabougris, ne soient
plantés, de vastes forêts d'arbres, contenant des stocks de
carbones beaucoup plus importants, doivent être abattues et
brulées. Après avoir d'abord utilisé les zones plus sèches, les
plantations se déplacent maintenant vers les forêts marécageuses
qui poussent sur des tourbières. Après avoir coupé les arbres, les
planteurs assèchent le sol. Lorsque les tourbières sèchent, elles
s'oxydent et relâchent encore plus de carbone que celui contenu
dans les arbres. En terme d'impact sur l'environnement, aussi bien
local qu'international, l'huile de palme comme carburant végétal
est encore plus destructrice que le pétrole brut du
Nigéria.
Le gouvernement britannique l'a bien compris.
Lorsqu'il annonça qu'il suivrait l'Union Européenne et garantirait
que le carburant pour les transports provient pour 5,75%, de
plantes en 2010, il concédait dans le rapport publié le mois
dernier, que "les principaux risques
environnementaux seront probablement liés à un accroissement
important de la production de matière brute pour les carburants
végétaux, en particulier au Brésil avec la cane à sucre et en Asie
du Sud-Est avec les plantation de palmiers à huile.
Bien conscient des risques et afin de les éviter,
le gouvernement suggérait d'interdire l'importation des carburants
végétaux qui détruisent l'environnement. Interrogés par le
gouvernement pour savoir si une telle interdiction contreviendrait
aux règles du commerce international, les consutants répondirent
par l'affirmative : "des critères
environnementaux obligatoires... augmenteraient beaucoup le risque
d'un recours juridique international contre l'ensemble de la
politique;. Le gouvernement abandonna l'idée d'interdire les
importations et proposa à la place "une sorte de
schéma volontariste. Le gouvernement a donc décidé malgré tout
d'aller de l'avant, tout en sachant que la création de ce marché va
provoquer une augmentation massive des importations d'huile de
palme, que rien ne pourra vraiment les empêcher et qu'elles vont
détériorer plutôt qu'améliorer le climat.
eEn d'autres temps, ourtant, à d'autres époques,
le gouvernement britannique sut défier l'Union Européenne. Mais en
fait, le gouvernement britannique veut exactement la même chose que
l;Union Européenne. "Il est essentiel que nous
équilibrions notre demande croissante de mobilité avec nos
objectifs de protection de l'environnement;, est-il écrit dans
le rapport du gouvernement. Jusqu'à récemment, nous avions une
politique de réduction des transports. Maintenant, et bien
qu'aucune déclaration en ce sens n'ait été faite, cette politique
est défunte. Comme les conservateurs dans les années 90, le
gouvernement travailliste cherche à satisfaire la demande quels
qu'en soient les risques. Des chiffres obtenus auprès de
l'association Road Block montrent que, pour l'élargissement de la
seule M1, le gouvernement va dépenser 5 milliards d'euros, c'est à
dire plus que ce qu'il verse pour tout le programme sur les
changements climatiques. Au lieu d'essayer de réduire la demande,
le gouvernement essaye de changer les sources d'approvisionnement.
Il est prêt à sacrifier les forêts tropicales de l'Asie du Sud Est
pour montrer qu'il fait quelque chose et pour que les
automobilistes soient contents.
Tout cela
illustre la futilité des mesurettes discutées à Montréal. Essayer
de satisfaire une demande croissante en carburant est pure folie
quelle que soit la source d'approvisionnement. Mais les décisions
douloureuses ont été évitées et tant pis si une autre partie de
notre biosphère part en fumée.
[1]
Dans ce texte, nous ne traduisons pas "biodiesel;, par
"biocarburant; ou "carburant vert;, termes couramment utilisés en
France mais par "carburants végétaux;. Les termes "bio; et "vert;
laissent penser que tous ces produits favorisent la protection de
l'environnement. On en est loin pour certains d'entre eux !
L'éthanol de maïs par exemple, gorgé de pesticides et d'engrais,
demande plus d'énergie pour être fabriqué qu'il n'en donnera !
Sans parler de la consommation d'eau : une voiture qui
consommerait 5l d'éthanol aux 100km aurait nécessité 45l d'eau pour
chaque km parcouru !!!
[2] Il faut bien sûr relativiser ce
chiffre et tenir compte des pertes liées à la transformation de la
biomasse en combustible fossile. Cette étude montre que remplacer
les fossiles par des biocarburants reviendrait à accaparer 22% de
la production nette primaire de la biomasse terrestre soit 50% de
plus qu'aujourd'hui !
http://www.amisdelaterre.org

Priorité à
l'alimentation !
La position des Verts européens sur la sécurité alimentaire et les
carburants végétaux
1. L'euphorie
autour des carburants végétaux constitue une menace pour la
sécurité alimentaire mondiale.
Avec la forte hausse des prix du pétrole les paysans sont poussés à
croire que leur avenir réside principalement dans la culture de
plantes énergétiques destinées à la fabrication d'éthanol ou de
biodiesel. Les huiles végétales coutent souvent moins cher dans les
supermarchés que l'essence à la pompe. Il est bien plus rentable de
bruler des céréales que d'en faire du pain ou d'en nourrir les
animaux. Mais cette euphorie qui règne autour des carburants
végétaux pourrait bientôt mettre en péril la sécurité alimentaire
au niveau mondial et même au niveau européen.
2. Les carburants végétaux ne sont pas la
panacée contre les changements climatiques
La fabrication de carburants végétaux ne constitue pas la solution
miracle contre les changements climatiques. Toutes les plantes
vertes utilisent le CO2 en le transformant en sucre et en oxygène.
Mais les pratiques agricoles actuelles de culture du maïs, des
céréales, de la canne à sucre, de l'huile de palme et du soja
destinée à la production de carburants reposent entièrement sur le
pétrole. De nombreuses études scientifiques attestent que le bilan
énergétique de la culture de plantes énergétiques est négatif.
Celles qui suggèrent des bilans énergétiques positifs dans la
culture industrielle des plantes énergétiques négligent
d'importants facteurs car elles externalisent des inputs
énergétiques significatifs comme le transport et négligent aussi
d'autres impacts sur l'environnement et la sécurité alimentaire
mondiale. De nombreux modèles ignorent également les risques de
perte des récoltes à cause de l'augmentation des sécheresses,
maladies et inondations liées aux changements climatiques, ce qui
conduit à une certaine insécurité en matière d'approvisionnement
alimentaire.
3. Les transports des denrées alimentaires
sur de longues distances mettent en péril
l'approvisionnement
L'agriculture industrialisée et l'industrie alimentaire
internationale font partie des principaux consommateurs d'énergie
dans le monde. Engrais et additifs chimiques, installations
mécaniques, arrosage, séchage, transformation et congélation
consomment d'importantes quantités de pétrole. Le transport des
denrées alimentaires s'est fortement intensifié dans l'UE en raison
des énormes importations de nourriture animale, de la
spécialisation des exploitations agricoles et de la concentration
croissante des usines de transformation et du commerce. étant donné
que le secteur de l'alimentation animale et des denrées
alimentaires évite les stocks et veut livrer en flux tendu, le
risque d'interruptions de l'approvisionnement régional et local est
très élevé. Les réserves mondiales de céréales sont à leur plus bas
niveau depuis 40 ans. Un système de circuit court basé sur la
commercialisation locale et régionale des produits réduirait la
consommation de pétrole et le risque de pénurie.
4. Les prix bas des denrées alimentaires
cachent un dumping social et écologique
Le boom des carburants végétaux est le reflet d'une production non
durable de denrées alimentaires. Les prix bas des denrées
alimentaires ont faussé la perception des agriculteurs et des
consommateurs. Ils se fondent sur la dégradation de l'environnement
et le dumping social dans les pays en développement. Les aliments
biologiques, par exemple, coutent aujourd'hui plus cher que des
denrées alimentaires produites industriellement de manière
intensive, alors même que l'agriculture biologique consomme de 30 à
50 % de pétrole en moins. L'agriculture biologique inclut en outre
la protection de la diversité biologique, des sols et des
ressources hydriques.
5. Produire de manière durable contribue à
diminuer la pression sur la terre
Il n'y a pas de surplus de terres dans un système alimentaire
durable. à l'échelle mondiale, l'UE est le plus grand importateur
net de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux. Des
millions d'hectares de terres agricoles en dehors de l'UE et des
millions de tonnes de pétrole sont nécessaires pour pouvoir offrir
la quantité de produits alimentaires actuellement consommée. Pour
réduire les importations de pétrole et, partant, diminuer les
effets des changements climatiques, l'UE devrait stimuler son fort
potentiel d'économies d'énergie et une meilleure utilisation des
déchets au lieu d'augmenter, dans l'UE et au-dehors, la pression
visant à la production de carburants végétaux. Le boom actuel des
carburants végétaux aggrave le déclin des ressources en eau et
l'épuisement des sols à l'échelle mondiale.
6. Des forêts tropicales abattues pour faire
place à des cultures énergétiques
Les plantations d'huile de palme destinées à la production de
carburants végétaux envahissent de plus en plus les forêts
tropicales humides. La Malaisie produit près de 5 millions de
tonnes d'huile de palme par an. Ces plantations ont impliqué 87%
des abattages de forêts humides entre 1985 et 2000. Aujourd'hui, la
forêt humide doit encore céder aux plantations de palmiers à huile
quelque 6 millions d'hectares en Malaisie et 16,5 millions
d'hectares en Indonésie. Au Brésil, de nouvelles forêts tropicales
sont abattues pour cultiver du soja et de la canne à sucre. Le
Brésil remplace déjà 40 % de sa consommation en carburants minéraux
par des carburants végétaux et veut, de surcroît, exporter de
grandes quantités de carburants végétaux. Le Brésil veut
considérablement réduire les émissions de ses voitures mais, en
fait, 80 % des gaz à effet de serre du pays sont imputables à la
déforestation.
7. Manger ou conduire, il faut
choisir
Le boom mondial dans la construction d'usine de fabrication de
carburants végétaux conduit à une concurrence dangereuse entre les
800 millions de propriétaires d'une voiture et les 2 milliards
d'êtres humains qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. à
l'échelle du monde, les propriétaires de voiture pourraient très
bien être en mesure de s'approvisionner en denrées alimentaires et
en carburant tandis qu'une autre partie de l'humanité n'aurait plus
rien à manger. Aux Etats-Unis ce sont actuellement des milliards de
dollars qui sont investis dans les nouvelles raffineries d'éthanol
et de diesel de soja. Un sixième de la récolte de maïs est y déjà
destiné à la production de carburant mais, dans quelques états du
centre ouest du pays, la totalité de la récolte de maïs est déjà
transformée en éthanol. Même si les Etats-Unis utilisaient
l'ensemble de leur récolte de céréales pour fabriquer de l'éthanol,
cela ne couvrirait que 16 % de leurs besoins en essence pour leurs
véhicules. Dans le monde entier, les éleveurs d'animaux et les
producteurs de denrées alimentaires prévoient déjà que l'on peut
s'attendre à une pénurie d'aliments pour animaux mais aussi
d'huile, de lait, d'oeufs et de viande à cause de la
compétition croissante entre la production de denrées à des fins
alimentaires d'une part et de végétaux à des fins énergétiques
d'autre part.
8. Réduire la consommation de pétrole grâce
aux énergies renouvelables et à une meilleure gestion des
déchets
Avant que l'agriculture n'utilise le pétrole, une partie des terres
servait à l'alimentation des chevaux qui tiraient la charrue.
Depuis lors, la population mondiale s'est multipliée et une grande
partie des meilleures terres agricoles a été perdue suite à
l'épuisement des sols, la désertification et l'urbanisation. Les
méthodes actuelles de production de carburants végétaux se fondent
sur la monoculture qui nécessite de grandes quantités de
pesticides, d'engrais, d'eau et de diesel et font généralement
appel à des organismes génétiquement modifiés (OGM). Les
raffineries sont centralisées et impliquent des transports sur de
longues distances. Les énergies renouvelables peuvent être issues
de l'agriculture lorsqu'elles font partie intégrante d'une
stratégie d'économie d'énergie et d'accroissement de l'efficacité.
L'agriculture pourra améliorer considérablement son efficacité
énergétique si elle passe d'un système dépendant de l'importation à
un système qui pratique le recyclage local de l'énergie. Tous les
déchets organiques doivent être exploités de manière optimale, il
faut revenir à une agriculture et un élevage durables et mettre en
place, de manière combinée, des systèmes modernes d'énergie
renouvelable (énergie solaire, géothermie, biogaz, énergie
éolienne) à l'échelle locale.
9. Voracité énergétique contre droit à se
nourrir
L'accroissement rapide de la demande d'énergies non renouvelables
sonne le glas du droit de l'être humain à se nourrir. Les champions
du monde de la croissance économique que sont actuellement la
Chine, le Brésil et l'Inde, utilisent de plus en plus d'énergie, ce
qui pourrait bientôt entraîner une extension de la famine au monde
entier. L'Amérique du Nord et l'Europe consomment 65 % du pétrole
mondial alors qu'elles ne représentent que 19 % de la population
mondiale. La consommation croissante de viande (il faut 10 calories
végétales pour produire 1 calorie animale) et le gâchiscroissant des denrées alimentaires dans la chaine alimentaire (de
nos jours, environ 35 % des aliments des états industrialisés
finissent dans les poubelles) devraient être les premières cibles
d'une stratégie visant à améliorer la sécurité alimentaire
mondiale. Seule une réduction draconienne de la consommation
d'énergie dans les pays industrialisés et une aide technique aux
pays en développement pour établir une utilisation durable des
ressources contribuera à une répartition équitable des ressources
alimentaires et énergétiques entre le Nord et le Sud et sera
couronné de succès dans la prévention des conflits et guerres pour
l'énergie et la nourriture.
10. L'Union Européenne doit investir dans une
agriculture peu énergivore
L'UE doit tempérer l'euphorie qui règne à propos de la production
de carburants végétaux. Elle doit se concentrer sur des mesures
d'encouragement visant à diminuer la consommation de pétrole et à
accroitre l'efficacité énergétique dans l'agriculture par des
méthodes de production durable, de réintégration de la production
céréalière et des transports réduits. La promotion de systèmes
intégrés ayant recours aux énergies renouvelables, l'amélioration
du recyclage des déchets organiques pour la production
d'électricité, le chauffage, la réfrigération et la fabrication de
carburant végétal destiné à une utilisation décentralisée devraient
occuper le premier rang d'une stratégie axée sur une agriculture
moderne, peu énergivore.
11. Evaluation de l'impact sur la sécurité
alimentaire
La Commission européenne devrait procéder à une étude précise des
impacts sur la sécurité alimentaire avant que la directive proposée
sur les carburants végétaux ne soit mise en oeuvre. Cette
évaluation devrait impliquer les partenaires commerciaux de l'UE,
en particulier les pays en développement, et déterminer les impacts
mondiaux de la fabrication de carburants végétaux dans les régions
tropicales. L'UE devrait avoir une approche prudente en matière
d'obligations de substitutions partielles des carburants
traditionnels par des carburants végétaux car cela n'a globalement
aucune influence sur la réduction de la consommation de carburant
et ne prend pas en compte les besoins alimentaires.
12. Obligation de certification des
carburants végétaux
L'UE doit introduire une certification obligatoire pour les
carburants végétaux européens et importés basée sur le système de
la conditionnalité et les normes appliquées à la production de
nourriture pour permettre un passage immédiat de la production
d'énergie à celle d'alimentation si nécessaire. Ces normes
devraient inclure les impacts sur la biodiversité, l'eau et les
sols, tout comme l'accès à ces ressources et à l'alimentation pour
les populations locales dans les pays exportateurs de carburants
végétaux, Les crédits d'impôts, les aides directes et le
financement multilatéral (comme le Mécanisme de Développement
Propre du protocole de Kyoto) doivent dépendre de critères de
durabilité, garantis par le système de certification.
Pour en savoir
plus :
La suite
sur : http://verts-europe-sinople.net/article921.html
Vos réactions
De Eliane Thiery, le
20 septembre 2007 :
Bonjour,
J'ai voté
contre, évidemment ! Car appeler cela "biocarburant", c'est
l'arnaque absolue ! Mais ça fait passer la pilule auprès des gogos
que nous sommes... Les hommes politiques prennent les gens pour des
débiles, mais n'ont-ils pas raison d'une manière générale ? Ils
promettent tout et son contraire, et les gens font pas l'effort de
réfléchir et se laissent prendre à leurs boniments. Par ailleurs,
on peut lire ici ou là que x% (c'est toujours une majorité)
des gens sont opposés à la corrida, à la chasse, aux OGM...,
mais c'est le petit pourcentage restant qui fait la loi
!
Pour ma
part, j'aurais honte de faire un plein avec du
"biodiesel" alors qu'il y a encore des gens qui souffrent de la
faim partout dans le monde, y compris chez nous ! J'aurais
l'impression de mettre dans le réservoir de ma voiture, en une
fois, la nourriture d'un enfant pour un mois.
Quant aux
bons esprits qui disent "utilisons les jachères pour y cultiver les
plantes qui..." ont-il pensé que ces jachères, justement, sont un
important réservoir de biodiversité ? Veulent-ils que toute la
terre soit utilisée aux fins de circulation automobile
?
Un des
derniers rapports de l'OCDE mentionnait qu'il serait possible, en
produisant bio, de nourrir toute la population de la planète.
Mais cela n'intéresse personne, apparemment : pas de gros titres
dans les journaux, rien aux journaux télévisés... Et la
politique européenne continue de subventionner les grosses
exploitations agricoles utilisatrices de gros engins agricoles,
d'engrais, de pesticides, insecticides, fongicides et autres
biocides. Rien que des miettes pour les petits exploitants bio ou
qui souhaiteraient se reconvertir en bio. On prétend vouloir lutter
contre le chômage, mais on mécanise à tout va... Un autre rapport,
de l'OCDE toujours, montrait du doigt les agro carburants en
soulignant tous leurs effets négatifs. Là non plus, aucun écho à
grande échelle...
Je
m'arrête là car je pourrais encore continuer sur plusieurs pages,
mais à quoi bon ? Si déjà une majorité de personnes - et surtout
d'hommes (et de femmes) politiques - tenaient compte rien que des
rapports de l'OCDE, cela changerait vraiment la face des choses
!
Poursuivez votre combat, et je vous souhaite de
tout coeur le plus grand succès.
De Joël Pétrique, le 20
septembre 2007 :
Bonjour à vous, équipe de terresacree.org.
S'il vous plait, pourriez-vous bannir à tout
jamais le mot "biocarburant ", pour toujours utiliser
"agro-carburant " ?
Il me semble important de contrer cet abus de
langage et cette manipulation d'opinion que revêt le mot
"biocarburant ".
J'ai déjà écrit dans ce sens au Nouvel Obs, auquel
je suis abonné.
Je souhaite vivement que le mot
"biocarburant " n'existe plus
Merci à vous.
Joël
Pétrique
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