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Traduction inédite (pour terresacree.org) de
notre ami Thibaud. Par Bong S.
SARMIENTO / MindaNews (22 avril 2004)
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KORONADAL CITY (South Cotabato, PHILIPPINES) - Le
Centre d'Action Sociale
diocésain (S.A.C.) a exprimé des craintes relatives au maïs transgénique
Bt et sa possible relation avec une vague de maladies qui a récemment
frappé
au moins douze habitants d'une communauté
rurale locale.
Quoi qu'il en soit, Gloria SABIT, membre éminente du SAC, a suggéré que les
individus atteints subissent un bilan médical complet afin de déterminer
exactement quelle est la cause du mal.
Au soir du mercredi 21 avril dernier, Mme SABIT a annoncé que plusieurs
résidents de Barangay Rotonda « présentaient certains symptômes comparables
à ceux ressentis l'an passé par les habitants de Kalyong ».
Barangay Rotonda est située à environ huit kilomètres de la ville de
Koronadal même, tandis que Kalyong est un lieu-dit dans Barangay Landan,
proche de la ville de Polomolok. C'est en ce même endroit qu'au début de
l'année, trente-huit personnes ont été diagnostiquées formellement par un
scientifique norvégien, le docteur Terje TRAAVIK, comme préalablement
exposées à la toxine Bt.
« Nous nous sommes rendus sur la zone [de Rotonda] il y a quelques jours, où
nous avons pu nous entretenir avec des habitants qui ont souffert de fièvre
et de diarrhée, ainsi que du nez qui coule », a déclaré Mme SABIT au cours
d'un entretien téléphonique, avant d'ajouter que ces habitants, qui vivent à
proximité d'un champ de maïs Bt d'une superficie de 3,5 hectares, ont été
également pris de vertiges.
L'année dernière, l'Eglise Catholique locale a mené une mission médicale
dans Kalyong suite à une centaine de cas de maux de tête, vomissements,
vertiges et allergies. Beaucoup d'autochtones pensaient alors que leurs
symptômes étaient liés à la pollinisation en cours du maïs Bt.
Mme SABIT précise que « les symptômes ont frappé les habitants de Rotonda il
y a deux semaines, alors que le maïs Bt entrait de sa phase de pollinisation
».
Elle ajoute que les habitants de Rotonda n'ont pas fait le lien entre leurs
maladies et le maïs Bt, mais le SAC s'inquiète que leurs symptômes «
s'apparentent » à ceux observés auparavant chez les habitants du site de
Kalyong.
Mme SABIT rappelle qu'ils se sont efforcés conjointement de soumettre le
problème à l'attention du dirigeant de Rotonda Barangay, Edwin MALUTO, mais
« qu'aucun fonctionnaire de l'Etat philippin n'était présent dans les locaux
officiels de Barangay [lorsqu'ils] y étaient ».
[L'agence de presse] MindaNews a tenté de joindre M. MALUTO ; toujours sans
succès jeudi 22 avril à 17 heures.
Mme SABIT recommande aux officiels du village de soumettre au plus tôt les
habitants atteints à un examen médical complet pour déterminer la cause
exacte de la maladie.
Le 4 mars dernier, le Dr TRAAVIK, un scientifique norvégien, a révélé lors
d'une conférence de presse tenue à General Santos City [ville des
Philippines, NdT] que des traces de la toxine Bt avaient été décelées dans
les échantillons sanguins de trente-huit habitants vivant près d'un champ de
maïs Bt situé à Sityo Kalyong.
« L'étude que j'ai menée montre que des traces de toxine Bt ont été décelées
dans le sang [de ces gens vivant près du champ de maïs Bt] », a affirmé M.
TRAAVIK, directeur scientifique de l'Institut Norvégien d'Ecologie Génétique
(N.I.G.E.). Il s'est empressé cependant d'ajouter qu'il est difficile d'en
déduire que ces traces résultaient directement de l'exposition des individus
au champ de maïs Bt, d'autres études plus poussées étant nécessaires pour
confirmer cette hypothèse.
Dans un communiqué publié un peu plus tôt, des responsables de Monsanto ont
minimisé les découvertes du Dr TRAAVIK et ont affirmé que leur maïs Bt
n'avait aucun effet nocif sur les personnes ou l'environnement.
Francisco CAMACHO, responsable du développement technologique chez Monsanto,
déclare ainsi : « Nous sommes réellement dubitatifs sur leur capacité à
rendre compte de telles découvertes. Selon moi, ce résultat est faussé
puisqu'il provient directement de ceux qui s'opposent à notre production. »
Il ajoute que la crédibilité de ces découvertes devrait être appuyée
notamment par l'explicitation des méthodes employées lors des prélèvements
sanguins : « Nous devons nous assurer que les échantillons ont été
correctement prélevés et que la procédure d'analyse était conforme et
acceptable au regard des techniques scientifiques conventionnelles ».
M. TRAAVIK a également été la cible de critiques virulentes de la part de la
communauté scientifique quelques jours plus tard, n'ayant pas soumis
préalablement ses conclusions à des confrères avant des les rendre
publiques.
Un papier contenant les interprétations du Dr TRAAVIK et remis à des
journalistes stipule que « les anticorps spécifiques IgG montrent que le
sujet a été exposé à de l'antigène -en l'occurrence la toxine Bt- au cours
de son existence ». De plus, le texte rapportait que les anticorps IgA et
IgM prouvaient que cette exposition avait eu lieu quelques mois plus tôt.
Felix CORDERO, de la coopérative polyvalente Sinag (S.M.P.C.), refuse de
croire que le maïs Bt peut être dommageable à la santé humaine et à
l'environnement. « J'ai moi-même consommé du maïs Bt bouilli cultivé dans
mon exploitation l'année dernière, mais je ne ressens aucun effet
indésirable », a-t-il affirmé aux journalistes.
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c/- MindaNews / avril 2004.
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