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LE MONDE | 08.07.2003 ______________________________________________________ Comment faire cohabiter sur un même territoire des plantes transgéniques et leurs parentes conventionnelles ou issues de l'agriculture biologique ? Aux Etats européens de trouver la solution, au cas par cas. Car si l'Europe s'apprête à lever le moratoire sur les OGM, le seuil de 0,9 % de contamination par ces plantes, qu'elle a fixé pour l'étiquetage des produits alimentaires, conditionne dans une large mesure la réponse, qui risque d'être problématique. En effet, ce seuil est bien inférieur à celui préconisé par les céréaliers et partisans des OGM, qui plaidaient pour une valeur limite de 3 % à 5 %. Un niveau proche de celui qui s'applique dans la production de semences et dans les filières spécialisées, comme le maïs doux - ou "waxy" - ou le colza "érucique". coutEUSE SÉGRÉGATION Les semenciers savent déjà coordonner et espacer les cultures pour minimiser les croisements indésirables. Mais il s'agit dans ce cas de productions à haute valeur ajoutée, dont le prix de vente justifie cette couteuse ségrégation. A l'inverse, l'agriculture bio espérait maintenir un seuil - proche de zéro - à la limite des pouvoirs de détection des analyses afin de préserver la pureté de sa production. Si elle n'assouplit pas sa politique de certification, qui ne tolère aucune contamination, elle est menacée à court terme de disparition. Chacun est conscient que l'introduction des OGM à grande échelle constituera un événement irréversible. Il est admis que, pour certaines espèces, comme le maïs et le colza, les croisements avec les variétés non OGM sont quasiment certains. Parce que le pollen est emporté par le vent et les insectes. Parce que les graines sont transportées par les oiseaux ou mélangées lors du transport, du stockage ou de leur transformation industrielle. Parce que encore, comme c'est le cas du colza, des graines tombées à terre peuvent germer. La question de ces contaminations n'est pas nouvelle. Les agronomes y réfléchissent depuis des années. Concernant le maïs, un programme de recherche associant l'INRA et la FNSEA a cherché à détailler les contraintes induites par le maintien de filières non OGM. Les essais et modélisations conduits à cette occasion montrent que, pour ne pas dépasser le seuil de 1 %, une distance de 100 mètres entre deux parcelles OGM et non OGM est nécessaire, ou, si elles sont contiguës, un décalage de quatre jours est impératif entre les dates de floraison. Le même rapport souligne l'influence du vent, en évaluant le taux de contamination d'un bassin non OGM par une parcelle de 15 hectares en OGM : en Beauce, en juillet, le vent souffle en moyenne à 2 m/s et induit au maximum une contamination de 0,7 % des parcelles adjacentes. Mais dans la vallée du Rhône, où il court à 6 m/s, la contamination induite est évaluée à 1 % sur plus de 100 hectares alentour. Autre facteur, le climat, qui influe directement sur le niveau de production de pollen. L'ensemble de ces variables s'additionnent au taux de contamination déjà présent dans les semences et à celles qui peuvent survenir au fil du transport, du stockage et de la transformation du végétal. Pour le colza, un seuil maximal de 0,3 % de contamination dans les semences est recommandé pour que les agriculteurs puissent respecter le seuil de 0,9 % dans leur production finale. Le taux de contamination pour les semences est d'ailleurs toujours en discussion au niveau européen. "On peut gérer ce seuil de 0,9 %, mais avec des contraintes de couts, de coordination entre agriculteurs qui vont être plus ou moins acceptables et acceptées", estime Antoine Messéan, chercheur à l'INRA, qui a participé en avril à une table ronde organisée sur ce thème par la Commission européenne. Son laboratoire a soumis un dossier de financement à Bruxelles pour la mise au point d'un logiciel d'aide à la décision capable de prédire le taux de présence fortuite d'OGM dans le paysage agricole. Mais il regrette que l'Espagne, qui a continué à cultiver plusieurs milliers d'hectares de maïs durant le moratoire, n'ait pas procédé à des mesures de contamination, qui seraient aujourd'hui précieuses pour mettre au point des outils de gestion. Pour lui, le rôle des coopératives dans la coordination et la montée en puissance des OGM sera primordial. Philippe Gracien, porte-parole du Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS), estime, lui aussi, que "coopératives et négociants peuvent aider à organiser les choses, comme pour les productions spécialisées". Ces mesures seront à coup sûr couteuses, mais, si l'industrie agroalimentaire acceptait les OGM, "les précautions à prendre seraient moindres", note-t-il. L'agriculture biologique se trouverait alors en première ligne face à l'irruption des OGM. Hervé Morin Le Monde. |
L'agriculture biologique n'a pas l'intention de discuter de seuils dans ses productions
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