Sommaire de la page : Réchauffement planétaire et effet boule de neige
- La décision du
sommet de Copenhague 2009: Merci pour les enfants! -
Copenhague :
Pas de photos de famille des chefs d'Etats; ils ont trop honte! -
Climat : les grandes lignes de l'Accord de Copenhague -
La
conférence de Copenhague 2009 sur le climat est un échec
catastrophique - Les ONG sont consternées par la conférence de
Copenhague - Après le désastre de
Copenhague - Copenhague : les gagnants et
les perdants - Intervention musclée du
président Hugo Chavez au sommet de Copenhague (vidéos)
Toutes
les actualités de Copenhague 2009 -au jour le jour- publiées par
Tanka et les colibris sur la liste Sauve la Terre!
(Fonction Rechercher-Copenhague)
La décision du sommet de Copenhague 2009:
Merci
pour les enfants!
Oui oui, viennent de déclarer en coeur tous les chefs d'états de
la planète : un astéroïde géo-croiseur de 10 kilomètres de
diamètre se dirige bel et bien vers la Terre et va la percuter de
plein fouet dans tant d'années.
Oui, oui! L'ensemble de la communauté scientifique est unanime :
95% des espèces vivantes vont disparaitre, dont l'homme!
Oui, oui... mais nous n'enverrons jamais nos missiles balistiques
vers ce projectile mortel venu de l'espace. Ni pour tenter
d'infléchir sa trajectoire, ni pour le faire exploser dans le vide
interplanétaire.
Nous les gardons tous, précieusement, pour la dissuasion nucléaire,
afin de ne pas nous retrouver désarmés en cas de menace de guerre
atomique...
Michel

Copenhague : Pas de
photos de famille des chefs d'Etats; ils ont trop honte!
Thanhua, un lecteur de
Sauve la Terre : "Et nous apprenons ce matin dans les gros titres
de Google "qu'il n'y a pas eu de photo de famille à Copenhague".
Non, nos dirigeants n'ont pas osé!!! Ils ont trop HONTE bien sûr
!!!
Imaginons la légende que nos enfants auraient pu attribuer dans un
futur proche à un tel document : " Ils pouvaient le faire... Et
ils n'ont pas bougé le petit doigt. Voici les responsables !"
C'est écoeurant!!!

Climat: les grandes
lignes de l'Accord de Copenhague
COPENHAGUE — Voici les grandes lignes de l'Accord de Copenhague,
un texte de compromis sur le climat qui n'est pas contraignant
juridiquement:
-Faute de consensus entre les 193 pays réunis depuis le 7 décembre
dans la capitale danoise pour la Conférence de l'ONU sur le
changement climatique, le document de compromis élaboré vendredi à
l'arraché par les Etats-Unis, la Chine, et d'autres pays émergents
dont l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud n'a pas formellement
été entériné. La présidence de la Conférence a simplement "pris
acte" samedi de l'Accord de Copenhague, ce qui "lui donne la même
validité que s'il avait été accepté", selon l'ONU.
-Ce texte de quelque trois pages ne comporte pas d'engagement
chiffré en matière de réduction des émissions des gaz à effets de
serre (GES). L'objectif principal est une limitation du
réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà duquel
les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles
selon les scientifiques.
Pour espérer y parvenir, estiment-ils, il faudrait réduire d'au
moins 50% d'ici 2050 les émissions de GES. Cet objectif a figuré
sur un des textes de travail élaboré vendredi, mais n'a finalement
pas été retenu.
-Les pays en voie de développement feront état tous les deux ans
des mesures qu'ils ont prises sur la base du volontariat pour
réduire les émissions de GES. Ces rapports seront l'objet de
"consultations internationales et analyses".
-Concernant le financement, les pays industrialisés se sont
engagés à Copenhague à apporter une aide de 10 milliards de
dollars (6,9 milliards d'euros) par an en 2010, 2011 et 2012 aux
pays pauvres pour faire face aux conséquences du changement
climatique, comme la sécheresse et les inondations, et développer
les énergies non polluantes. A plus long terme, "l'objectif" est
de porter cette aide à 100 milliards de dollars par an (69
milliards d'euros) d'ici 2020.
-Le programme REDD (Réduction des émissions résultant de la
déforestation et de la dégradation) destiné à protéger les forêts
tropicales de la planète ne s'est pas concrétisé, en l'absence
d'accord contraignant sur la réductions des émissions de GES.
-Les 193 pays ayant ratifié la Convention cadre des Nations unies
sur le changement climatique (CCNUCC) participent toute l'année à
des travaux préparatoires. Chaque année en décembre, les Etats se
réunissent pour deux semaines de négociations. La prochaine
conférence est prévue en décembre 2010, à Mexico. Il s'agit
toujours de trouver un accord prenant la suite du Protocole de
Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé en
1997 et qui expire en 2012.
The Canadian Press
La conférence de
Copenhague 2009 sur le climat est un échec catastrophique
Il faut bien l'avouer : c'était inattendu après tant d'agitation
et de mobilisation. Mais, la Conférence des Nations Unies sur le
Changement Climatique qui s'est tenue à Copenhague du 7 au 18
décembre 2009 reste un échec quasi complet.
Hier, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a
lancé un ultime appel au bon sens, estimant que « le moment est
maintenant à nouveau celui du bon sens, du compromis et du
courage. Le courage politique, la sagesse politique et le
leadership politique doivent prévaloir. (...) Ce sera l'héritage de
tous les temps. Ce sera l'héritage. Scellons l'accord aujourd'hui
pour le bien commun ». Cet appel n'a pas eu beaucoup de poids face
aux intérêts des grandes puissances, y compris émergentes.
Après 10 jours de confusion, les deux derniers jours ont été
décisifs pour parvenir enfin à un "Accord de Copenhague", mais
celui-ci demeure flou et très insuffisant. Si il affirme bien la
nécessité de contenir le réchauffement à + 2 °C par rapport au
début de l'ère industrielle, le texte final ne comporte aucun
engagement chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de
serre pour 2020 ou 2050 et aucune obligation sur l'aide à
l'adaptation pour les pays les plus pauvres et donc les plus
exposés.
Si l'Europe avait affichée les objectifs les plus ambitieux, les
deux premiers pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine
ont déçu en restant sur des positions qui défendent un système de
société à court terme et irresponsable. Pour Nnimmo Bassey,
président des Amis de la Terre international : "Copenhague est un
échec misérable. La justice climatique a été oubliée et la
déclaration finale condamne des millions de personnes, parmi les
plus pauvres, à la faim, la souffrance et la mort avec
l'accélération des changements climatiques. Nous sommes écoeurés
par le refus des pays riches à assumer leurs responsabilités,
notamment les États-Unis qui sont les plus grands pollueurs
historiques. Ils sacrifient des nations entières pour perpétuer
leur gabegie. Pour M. Obama, c'est le sommet de la honte ».
De plus, aucun calendrier n'a été prévu pour la signature d'un
traité l'année prochaine : Copenhague représente une régression
par rapport à Kyoto et une fin de non recevoir pour la feuille de
route conclue à Bali. Rappelons qu'en 2007, les Etats s'étaient
mis d'accord pour et négocier pendant deux ans puis conclure à
Copenhague un nouvel accord devant entrer en vigueur après
l'expiration en 2012 de la première période d'engagement du
Protocole de Kyoto.
Déjà le Protocole de Kyoto est critiqué dans son application comme
en témoignent les propos de Rajendra Pachauri, Président du Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) :
"Le monde développé n'a vraiment rien fait. Le Protocole de Kyoto
est reconnu plutôt par sa violation que par l'adhésion aux limites
qui ont été fixées."
Pourtant, même le Protocole de Kyoto, bien léger en terme
d'engagement face aux efforts colossaux qui doivent maintenant
être fournis, n'est mentionné qu'accessoirement et sans que soit
envisagée sa prorogation au-delà de 2012. La contrainte juridique
et l'engagement chiffré sont balayés à un moment où le système
climatique entame son basculement et va durablement affecter
l'humanité.
La conférence des Nations unies "prend note" de l'accord de
Copenhague, sans l'entériner. Une liste mentionnera les pays
favorables et les pays opposés à cet accord.
Finalement, chaque pays fera ce qu'il veut, avec toutefois un
accord sur une communication (uniquement basée sur le
volontariat), tous les deux ans, des actions menées pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre.
Seul point positif : la mobilisation sans précédent de la société
civile et du grand public, même si le sujet paraît bien abstrait
et compliqué.
Toujours est-il que les émissions de gaz à effet de serre
continuent d'augmenter, chaque décennie est plus chaude que la
précédente, tandis que les pays les plus démunis et les plus
pauvres peinent à survivre dans un monde où la soif de
consommation en biens futiles et une croissance démographique
galopante s'épandent comme une peste.
Source :
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2220.php
Les ONG sont consternées
par la conférence de Copenhague
La consternation a régné samedi au Bella
Center parmi les nombreuses ONG venues à Copenhague dans l'espoir
d'arriver à un accord crédible pour lutter contre le changement
climatique. Elles ont dénoncé l'incapacité des gouvernements à
remplir leur mandat.
Selon ActionAid, les Etats-Unis sont les principaux responsables
du fiasco. «Personne ne sort grandi de ces négociations, mais
finalement, c'est l'incapacité des Etats-Unis d'améliorer son
offre de réduction des émissions et de financement qui a rendu un
accord impossible», a affirmé la directrice d'ActionAid, Anne
Jellema.
Un avis partagé par Greenpeace: «Les Etats-Unis ont traîné les
pieds et n'ont montré aucun signe de leadership».
Pour Kim Carstensen, du WWF International, le document adopté est
«seulement une déclaration d'intention qui ne lie personne de
manière contraignante et échoue à garantir un avenir plus sûr pour
les prochaines générations». Un «désastre pour les plus pauvres»
Le WWF note qu'à l'occasion de la conférence, plusieurs pays ont
proposé de réduire leurs émissions de manière volontaire. Dans la
déclaration des chefs d'Etat de vendredi, ils s'engagent à limiter
à moins de deux degrés la hausse des températures, ajoute l'ONG.
«Mais dans les faits, les offres mises sur la table sont
insuffisantes et conduisent à une hausse des températures d'au
moins trois degrés en 2050», a affirmé Kim Carstensen, directeur
de l'Initiative pour le climat du WWF. «Il sera très difficile de
surmonter les divisions entre riches et pauvres à Mexico dans un
an», a-t-il ajouté.
Chris Coxon d'ActionAid a noté aussi que le texte négocié vendredi
par un petit nombre de pays reste vague sur la promesse de
débloquer cent milliards d'ici 2020. Il n'y a aucune garantie sur
l'origine de ce financement et ses modalités. Il n'y a aucune
échéance fixée pour élaborer un traité contraignant, a souligné le
délégué.
Pour les Amis de la Terre (Friends of the Earth), Copenhague a été
un «désastre pour les plus pauvres de la planète». «En retardant
leur action, les pays riches ont condamné des millions de gens à
la faim alors que le changement climatique va s'accélérer», a
relevé Nnimmo Bassey, président de l'ONG. Le comportement des
dirigeants «honteux»
«Nous sommes dégoûtés par le refus des pays développés de
s'engager sur les réductions nécessaires des gaz à effet de
serre», a-t-il ajouté. Pour Oxfam International, les pays ont
abandonné toute volonté d'aboutir à un accord substantiel capable
de prévenir la catastrophe climatique à laquelle la planète est
confrontée.
L'espoir d'un traité contraignant à Mexico en 2010 est enterré, a
indiqué Jeremy Hobbs, en rappelant que des réductions de 40% des
émissions de CO2 sont nécessaires d'ici 2020 pour limiter la
hausse des températures à deux degrés en 2050.
Pour le directeur de Greenpeace International Kumi Naidoo, le
document adopté n'est «pas équitable, pas ambitieux et pas
contraignant». L'ONG estime que le comportement des principaux
dirigeants à Copenhague a été «honteux».
Les ONG annoncent qu'elles vont accroitre la pression ces
prochains mois pour que les principaux pays pollueurs reviennent
avec des offres plus sérieuses. «La société civile va redoubler
d'efforts», a promis Greenpeace.
Source :
Le Matin
Après le désastre de Copenhague
21 Décembre 2009
«Nous ne pourrons réduire la consommation matérielle,
sur le plan global, sans faire descendre les puissants
de quelques marches. Il est nécessaire de consommer
moins et de répartir mieux.»
Président Hugo Chavez
Pendant 12 jours, la planète a été tenue en haleine et
suspendue aux déclarations des grands de ce monde. Nous
avons vu véritablement la «Comédie humaine» de Balzac à
l'oeuvre pour finalement aboutir à un échec flagrant: la
montagne qui accouche d'une souris! Et elle n'est même
pas verte, comme le dit un député écologiste européen.
De quoi s'agit-il? Des gens plus égaux que d'autres
imposent au reste du monde, principalement les pays du
Sud anciennement colonisés, une vision du monde où ils
ne doivent être que les seuls à continuer à gaspiller.
Les Africains eux, sont condamnés à la double peine: non
seulement ils ne peuvent pas consommer mais de plus, ils
sont les premiers concernés par des changements
climatiques en termes d'inondations catastrophiques, de
sécheresse, de désertification et de maladies nouvelles
induites par l'élévation de température qui est une
réalité; pire encore, l'Afrique plus divisée que jamais
parlait de plusieurs voix.
On a cru un moment que c'était l'Algérie, ensuite on
voit à la télé le président Sarkozy tentant de faire
bande à part avec un Premier ministre africain qui parle
au nom de l'Afrique et en définitive, c'est le ministre
soudanais qui fait une déclaration tonitruante où il
compare ce qui arrive aux Africains à la «solution
finale envers les juifs». Est-il normal qu'un Somalien
consomme en une année ce que consomme un Américain ou
pire, un Koweitien-qui ne vit pas du fruit de son
travail mais d'une manne imméritée- en vingt jours?
N'ont-ils pas le même patrimoine génétique? Ne
peuvent-ils pas prétendre à la condition humaine? Le
président Chavez, connu pour son franc-parler avait
perturbé à l'époque les Occidentaux en affirmant qu'il
est scandaleux «qu'un baril de Coca Cola coute plus cher
qu'un baril de pétrole».
A Copenhague il a déclaré: «Sept pour cent de la
population mondiale est responsable des 50 pour cent des
émissions polluantes, alors que les 50 pour cent plus
pauvres sont responsables des 7 pour cent des émissions
globales.» Il a, en outre, affirmé que 60 pour cent des
écosystèmes sont abîmés, que 20 pour cent de la Terre
est dégradée et que la diversité biologique s'éteint.
«La planète est en train de perdre sa capacité de
s'autoréguler.»
«Le plus grand rendez-vous de l'histoire de l'humanité»
selon Jean-Louis Borloo se solde par un échec politique
historique, un déni du réel et des savoirs
scientifiques, une honte morale, une insulte aux plus
pauvres. Les pays riches, en refusant de prendre des
mesures qui reconnaîtraient leur responsabilité
historique dans le changement climatique, ont précipité
l'échec. Soumise aux lobbies du green business et
enfermée dans des logiques diplomatiques héritées des
périodes coloniales, la tribu des pays riches n'a pas su
voir que le chaos climatique, subi déjà par nombre de
pays du Sud, rendait dérisoires leurs tentatives de
division.
Les manipulations néocoloniales de Nicolas Sarkozy en
direction de l'Afrique n'ont pas suffi! Ils n'ont pas su
voir, eux qui se pensent toujours les maîtres du monde
et de la nature, qu'une nouvelle configuration des
relations entre le Nord, à bout de souffle, et le Sud
est en train de se dessiner et qu'on ne négocie pas avec
la nature, comme le scandaient de nombreux manifestants.
Pourtant le texte final a été concocté, en dehors de
toute procédure onusienne, par le MEF (Major Economies
Forum), équivalent du G20. Un texte qui ne mentionne pas
d'objectif de réduction des émissions à court, moyen et
long terme, un texte dont le principal motif est de
refuser tout traité international contraignant pour les
pays riches. Un texte qui met à nu la logique des
intérêts privés. (1)
Le principal échec de Copenhague est l'accord obtenu par
les Etats-Unis et la Chine lors de discussions
parallèles. Un document non contraignant, bien en deçà
des volontés affichées. Son contenu est loin d'être à la
hauteur des attentes que la conférence avait soulevées:
s'il affirme la nécessité de limiter le réchauffement
planétaire à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, le
texte ne comporte aucun engagement chiffré de réduction
des émissions de gaz à effet de serre, se contentant de
prôner la «coopération» pour atteindre un pic des
émissions «aussi tôt que possible». La négociation de
Copenhague a mis en lumière le rôle incontournable des
deux pays les plus pollueurs de la planète.
Le «G2» a fait la négociation, sans que les Européens ou
les pays en développement aient vraiment leur mot à
dire. «Un lamentable fiasco», estiment les Verts
français. Pour Oxfam France Agir-Ici, le «sommet
historique» a débouché sur une «fuite en avant
historique». De son côté, le Réseau Action-Climat France
fustige la façon dont «Nicolas Sarkozy et Barack Obama
ont tenté de faire passer en force un accord qui n'en
était pas un». «Alors que Copenhague devait rassembler
par un contrat de confiance l'ensemble des pays autour
de la clause climatique, l'arrogance de quelques chefs
d'Etat ébranle le processus même des négociations»,
souligne Morgane Créach, directrice du pôle
international du réseau..(...) Dans le monde
d'aujourd'hui, sur des questions de l'ampleur de celles
du climat, s'il n'y a pas au préalable un accord entre
la Chine et les Etats-Unis - le fameux G2 -, il ne se
passe pas grand-chose. (2)
Pourquoi l'échec?
Pour comprendre l'impasse de Copenhague, il faut avoir à
l'esprit une donnée qui puise sa «légitimité» dans «la
nostalgie de l'empire de l'homme blanc occidental». La
décolonisation est passée, mais la colonisation
invisible est toujours d'actualisé. Quand Sarkozy
convoque ses «Africains», il réagit avec la mentalité de
l'empire, il en est de même de la Grande-Bretagne et
surtout des Etats- Unis qui, eux, ne font pas dans la
dentelle. Les armes américaines sont partout où les
intérêts américains sont vitaux. Il ne faut surtout pas
croire aux slogans de liberté, de démocratie aéroportée
ou de libération de la femme, c'est un sordide hold-up
permanent concernant les matières premières des pays
faibles pour maintenir un niveau de gaspillage que rien
ne justifie. Au nom de quelle morale un Américain
consomme en termes d'énergie, vingt fois plus qu'un
Africain? C'est pourtant le même métabolisme à
2500Kcal/jour. Il est apparu qu'en fait, le sort du
monde est entre les mains du Sénat américain qui ignore
voire méprise la détresse des pays faibles.
Pour Hélène Crié-Wiesner, les préoccupations des
Américains sont à des années-lumière de celles des
autres et Barack Obama doit en tenir compte.
Ecoutons-la: «Le président américain ne pourra s'engager
sans accord préalable du Congrès, qui se préoccupe plus
d'assurance médicale. Aux Etats-Unis, l'accord final
semble ne préoccuper personne. Le Président a prévenu:
il ne peut pas prendre d'engagement international sans
savoir ce que le Congrès est prêt à accepter. (...)
La dimension patriotique est très importante aux
Etats-Unis, consubstantielle à tout débat national doté
d'un enjeu international. Impossible, dans ce contexte
de crise économique, de taper sur les méchantes
entreprises pollueuses sans que leurs ouvriers
(américains) ne se sentent un minimum solidaires de
leurs patrons. Impossible de condamner complètement
l'extraction et l'usage du charbon quand tant de
familles (américaines) dépendent de cette industrie pour
vivre. Impossible de refuser, au nom de la seule
préservation de la nature, les autorisations de forer
pour extraire du gaz et du pétrole (américains) sans se
faire accuser de maintenir la dépendance énergétique
envers les pays arabes (qui financent Al Qaîda) ou le
Venezuela. (...) "Sans mécanisme de financement établi
par la loi, les Etats-Unis ne peuvent pas s'engager à
financer quelque engagement international que ce soit.
Ni aide au développement des pays pauvres, ni baisse des
émissions dans notre propre pays." Voilà pourquoi Obama,
tout fier qu'il puisse être de ses propres actions en
faveur de l'énergie, doit rester très prudent à
Copenhague: tant que le Sénat américain n'a pas légiféré
sur le plan intérieur, lui, le président, est paralysé
sur le plan international» (3)
Dans ces conditions, on comprend les Chinois qui sont
diabolisés par les médias occidentaux comme étant
responsables des changements climatiques du fait qu'ils
sont les premiers pollueurs. On oublie que leur
industrialisation a démarré il y a moins de trente ans.
Pour Etienne Dubuis: Les Chinois ne sont pas contents.
Chiffres à l'appui, ils rappellent aux pays riches que
le réchauffement climatique est avant tout la
conséquence de leur développement forcené depuis un
siècle et demi. «Pour Pékin, les pays développés portent
la responsabilité historique du réchauffement, puisque
ce sont essentiellement eux, et non ces nouveaux
émetteurs que sont les pays émergents, qui ont accumulé
des gaz à effet de serre dans l'atmosphère depuis un
siècle et demi. Gaz à effet de serre qui s'y trouvent
toujours vu leur très longue durée de vie. A partir du
moment où les émissions de gaz à effet de serre doivent
être limitées, soutient le "camp chinois", il s'agit de
savoir comment elles doivent être réparties entre les
Etats. Ou plutôt entre les individus au sein de chaque
Etat, puisqu'il est juste de reconnaître les mêmes
droits à chacun.
Une étude de l'Université Qinghua, à Pékin, chiffre le
raisonnement. Selon ses calculs, les pays industrialisés
ont émis 840 milliards de tonnes de CO2 entre 1850 et
2005 sur un total de 1100 milliards. Même s'ils
réduisent de 80% leurs émissions d'ici à 2050, ce qui
sera très difficile, ils émettront encore pendant la
période, 380 milliards de tonnes de CO2 sur un total de
1000 milliards.
Au total, de 1850 à 2050, ces Etats
auront donc émis 1220 milliards de tonnes sur un total
de 2100 milliards, soit 58% des rejets mondiaux alors
qu'ils ne représentent, en 2005, que 20% de la
population du globe. Aux yeux des autorités chinoises,
la "responsabilité historique" des pays industrialisés
leur impose d'accepter cet état de fait et d'aider
financièrement et technologiquement les pays qui en
souffrent le plus. Une obligation qui figure d'ailleurs
dans la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques». (4)
D'une façon scandaleuse après la Chine, les pays
industrialisés pointent du doigt encore une fois les
Suds harassés. La véritable intention derrière la fraude
du réchauffement climatique promue au Sommet de
Copenhague est une politique malthusienne de réduction
drastique de la population. Hier, le quotidien de la
City de Londres, le Financial Times, et son homologue
canadien, le Financial Post, ont appelé les dirigeants
du monde à entreprendre de toute urgence une politique
d'austérité démographique. (...)
C'est la nouvelle philosophie eugéniste que le Fonds des
Nations unies pour la population a recommandé pour le
Sommet de Copenhague: moins de naissances, c'est moins
de CO2. Dennis Meadows du MIT, annonce ouvertement les
objectifs: réduire la population mondiale à 2 milliards
d'individus. Meadows joua un rôle fondamental au
commencement de cette propagande malthusienne, puisqu'il
est le coauteur du rapport du Club de Rome Halte à la
croissance de 1972.
C'est la première fois écrit Thierry Téné qu'un
organisme onusien fait la corrélation entre la natalité
et le changement climatique. L'exercice n'est pas sans
risque...«Les prévisions montrent que la population
mondiale, de 6,7 milliards aujourd'hui, devrait, à
l'horizon 2050, se situer entre 8 et 10,5 milliards.
(...) La croissance démographique se traduit
fondamentalement par un accroissement des émissions de
gaz à effet de serre (GES).»(5)
Une contribution de l'ancien président Fidel Castro met
en lumière les deux interventions des présidents Chavez
et Morales. (....) «Un groupe de pays se croit supérieur
à nous, ceux du Sud, ceux du Tiers-monde..»«...Je lisais
certains des slogans que les jeunes ont peints dans les
rues»...l'un disait: «Ne changez pas le climat, changez
le système!»; un autre: «Si le climat était une banque,
il aurait déjà été sauvé!», «Les riches détruisent la
planète. Émigreront-ils sur une autre quand ils auront
détruit celle-ci?» «...Les changements climatiques sont
sans nul doute le problème environnemental le plus
dévastateur de ce siècle». «Les États-Unis ne comptent
même pas 300 millions d'habitants; la Chine, presque
cinq fois plus. Les États-Unis consomment plus de vingt
millions de barils de pétrole par jour; la Chine, à
peine cinq ou six millions.
On ne peut pas demander à la Chine pareil qu'aux
États-Unis!» «...l'écart qui sépare les pays riches des
pays pauvres n'a cessé de se creuser, malgré tous nos
Sommets et à cause des promesses non tenues, et le monde
court à sa perte». «...Les 500 individus les plus riches
du monde ont des revenus supérieurs à ceux des 416
millions les plus pauvres.» «La mortalité infantile est
de 47 décès pour mille naissances vivantes, mais d'à
peine 5 dans les pays riches.» «2,6 milliards de
personnes vivent sans services d'assainissement.» (6)
Quelle alternative?
Le principal facteur du déséquilibre
ressource/consommation est l'écart entre la boulimie des
pays industrialisés et l'offre économique. La demande
croît de manière vertigineuse alors que l'offre de
ressources ne peut plus augmenter au même rythme. Le
décrochage entre l'offre et la demande entraîne une
surexploitation des écosystèmes et par suite une
dégradation de l'environnement naturel. Il y a un lien
fondamental entre les ressources naturelles et
l'économie globale, entre la santé de la Terre et celle
de la société humaine.
L'échec du Sommet de Copenhague devrait être l'occasion
d'une anamnèse où chacun devra faire son mea culpa. Les
Américains et les Européens doivent comprendre qu'ils ne
peuvent pas continuer à vivre avec un train de vie
pareil, les Africains devraient mettre en oeuvre des
politiques efficaces de régulation des naissances et les
pays émergents doivent trouver un chemin vers le
développement qui ne passe pas nécessairement par une
boulimie énergétique. De ce fait, aller vers les
énergies douces est devenu de plus en plus
incontournable. Ainsi, il faut savoir que la Chine
installe une éolienne de 5MW toute les deux heures mais
dans le même temps, une centrale à charbon toutes les
semaines...
(*) Ecole nationale polytechnique
(*) enp-edu.dz
Pr Chems Eddine CHITOUR
1.Attac France, le 19 décembre 2009
http://www.france.attac.org/spip.php?article10608
2.Pierre Le Hir: Copenhague a accouché d'une souris. Le
Monde 19.12.09
3.Hélène Crié-Wiesner: Obama va tout nu au sommet sur le
climat. Rue 89 17/12/2009
4.Etienne Dubuis: Pékin tape du poing sur la table. Le
Temps 16.12.2009?
5.Thierry Téné: Faut-il réduire la natalité des
Africains? Les Afriques 15-12- 2009
6.Fidel Castro: Copenhague: l'heure de la vérité. Le
GrandSoir 18 décembre 2009
Source :
http://www.lexpressiondz.com/article/8/2009-12-21/70956.html
Copenhague : les gagnants et les
perdants
Si personne n'a osé crier victoire, avec l'accord minimal
obtenu à Copenhague, certains tirent leur épingle du jeu
climatique pendant que d'autres vont payer le prix fort.
Terra eco vous aide à compter les points.
Les gagnants
- Les scientifiques : L'accord de Copenhague donne raison
aux travaux du Giec. Cette déclaration fige à 2 degrés la
hausse maximum des températures moyennes à la surface du
globe. Malheureusement, le texte ne fixe aucune échéance à
cette limitation du réchauffement. Un vrai problème quand
on sait que ces 2° de hausse des températures constitue
l'un des scénarios les plus optimistes construits par les
scientifiques.
- Les lobbies : La fête peut continuer ! Plutôt discrets
pendant l'ensemble de la Conférence, les industriels liés
notamment au pétrole ou au charbon, rentrent chez eux avec
la banane. Ils n'ont pas eu à se faire plus pressants
pendant la négociation tant les dirigeants des pays les
plus polluants (Chine, États-unis, Russie, Inde notamment)
avaient intégré dans leurs positions ces arguments
économiques. Transports aériens et maritimes eux aussi
peuvent continuer leurs affaires sereinement.
- La Chine et l'Inde : Pas de manifestation de joie,
certes. Mais ces 15 jours à Copenhague ont célébré
l'intransigeance de la Chine qui n'a pas voulu céder sur
les contrôles des émissions de gaz à effet de serre sur
son sol par des entités extérieures. Ces deux pays qui
avaient placé leur croissance économique au premier rang
de leurs priorités repartent satisfaits. L'accord n'est
pas contraignant, Pékin et New Delhi, sans la ramener,
s'en sortent bien.
- Les Etats-Unis Obama est reparti avec ce qu'il voulait :
peu d'engagement et surtout pas de contrainte. Il va donc
pouvoir se présenter décontracté devant son Sénat qu'il ne
devrait pas froisser. Obama a en effet d'autres chats à
fouetter comme l'épineux dossier de l'assurance maladie.
Dernier arrivé à Copenhague, l'homme a semble-t-il mené
les négociations comme il l'entendait bien aidé par
Hillary Clinton et son négociateur Todd Stern. Barack
Obama perd en revanche beaucoup de crédit ici en Europe
notamment vis-à-vis de la société civile et des ONG qui
avaient placé en lui beaucoup d'espoir, il y a seulement
quelques mois.
- Sarkozy : Le chef d'État français n'a pas tout perdu à
Copenhague. Il devrait bénéficier d'un bon retour auprès
de l'opinion publique hexagonale. Auteur d'un discours
bien ficelé sur la forme jeudi lors de la Conférence, il a
réussi avec l'aide du Brésil, à provoquer des réunions à
huis clos dans la nuit suivante qui ont abouti à l'accord.
Son style, impétueux et hors norme, a sans doute permis
d'accélérer les choses, même si le résultat final (voir
ci-dessous) n'est pas à la hauteur des espérances.
Les perdants
- Les états insulaires : Une augmentation de la
température de +2°C selon les scientifiques du Giec aura
pour conséquence une montée du niveau des océans qui va
directement menacer et forcer à migrer les populations de
ces îles dont les terres seront largement submergées.
Jusqu'au bout de la conférence de Copenhague, Tuvalu s'est
énergiquement opposé au texte, exigeant un objectif
maximum de +1,5°C. Ce qui n'a pas empêché les Maldives de
supplier les pays du Sud du G77 de ne pas « faire sombrer
l'accord ». Un texte qui, en l'état, ne reconnaît pas le
statut des réfugiés climatiques.
- Les anticapitalistes et les alters : Les leaders
anticapitalistes, Evo Morales (Bolivie) ou Hugo Chavez (Vénézuela)
en tête, ne sont parvenus à embarquer les pays du Sud - en
dehors du Soudan et du Nicaragua - notamment les plus
pauvres et vulnérables d'entre-eux, malgré leurs diatribes
répétées contres les États-Unis. Côté manifestants, les
activistes les plus radicaux - qui espéraient bloquer le
déroulement de la conférence - ont échoué, et les
alter-mondialistes n'ont pas mobilisé leurs troupes au
niveau de ce qu'il avait réussi à faire contre l'OMC à
Seattle il y a 10 ans ou à Gêne (Italie) en 2001. Mais
l'accord à minima validé à Copenhague pourrait exacerber
les opposants au prochain round de négociations, à Bonn ou
Mexico.
- L'Afrique : Selon la Pan African Climate Justice
Alliance, une organisation anglophone basée auprès de la
Conférence des Églises africaines), avec une hausse des
températures moyennes de 2 degrés, 55 millions de
personnes de plus pourraient souffrir de famine et 350 à
600 millions de personnes supplémentaires manquer d'eau.
Le texte d'accord prévoit que les aides à l'adaptation et
à l'atténuation du changement climatique soient
prioritairement allouées aux pays les plus vulnérables,
mais les 100 milliards de dollars promis par les pays
développés seront-ils suffisants ?
Lire aussi notre série "Ils vivent déjà le changement
climatique" 2/3 - Le lac Tchad touche le fond
- Le Danemark : Pendant toute la conférence, le pays hôte
a donné le sentiment de jouer le jeu américain, irritant
les états du G77 qui l'ont accusé de faire circuler des
textes « sous le manteau » et dénoncé un « manque de
transparence » dans les négociations. A titre plus
personnel, la ministre de l'environnement danoise, Connie
Hedeggaard - fraîchement nommée commissaire européenne aux
affaires climatiques – en a fait les frais, laissant sa
place au premier ministre danois Rasmussen pour présider
les dernières séances plénières.
- L'ONU : Elle sort forcément perdante de Copenhague
puisque les négociations se sont enlisées jusqu'à
l'arrivée des chefs d'État. Par ailleurs, si le
Néerlandais Yvo de Boer, secrétaire général de l'UNFCCC,
s'est d'abord vanté de la dimension "très démocratique" de
cette conférence internationale, ouverte à plus de 21 000
« observateurs », ces derniers ont vu leurs accréditations
fondre comme neige pendant les derniers jours de
négociations et les ONG ont crié au scandale.
- Les ONG : Elles s'étaient déplacées en force à
Copenhague et ont réussi la manifestation pacifique du
samedi 12 décembre : 50 000 personnes ont défilé et les
incidents sont restés limités. Mais elles ont été mises
sur la touche dans la dernière ligne droite et il est peu
probable qu'elles puissent bénéficier dans un avenir
proche d'une caisse de résonance aussi inouïe que l'a été
ce sommet de Copenhague. Pour les ONG, la difficulté sera
d'enrayer la démobilisation possible des militants, tout
en évitant le catastrophisme et l'écueil d'une
radicalisation extrême.
Lire aussi Carton rouge au CEA et Areva
- L'Europe : Elle voulait prendre la tête des négociations
et tirer les autres pays vers des objectifs plus hauts,
avec un cadre plus contraignant en matière de réduction
des émissions de gaz à effet de serre (à hauteur de -50%
d'ici 2050). C'est raté. Mais au moins l'Europe le
reconnait. « C'est mieux que pas d'accord du tout, mais je
ne peux pas cacher ma déception », a avoué José Manuel
Barroso devant la presse avant de conclure : « c'est un
premier pas et il faudra en faire bien d'autres. »
- Les climato-sceptiques : La reconnaissance par tous les
pays participants à cette conférence, de la réalité du
changement climatique, et l'intégration dans le texte
final de l'objectif de limiter le réchauffement à +2°C,
est un camouflet sans précédent pour ceux qui nient encore
les études de la communauté scientifique sur le climat,
réunie au sien du Giec.
Source :
http://www.terra-economica.info/Copenhague-les-gagnants-et-les,8042
Pour en savoir plus sur les suites du sommet de Copenhague
(dossier suivi par Tanka) :
Intervention musclée d'Hugo Chavez au sommet de
Copenhague (2/2)
Malgré ses citations de Karl Marx, Fidel Castro, Jésus
Christ et Mahomet, nous vous livrons la déclaration du
président vénézuélien.