Opération de décontamination dans un centre agronomique de Monsanto Tel : 02/219.58.89 - 063/57.90.80 Jeudi 18 mai 2000 00:19 cagelists(at)hotmail.com Re: [OGM] Suite à l'action des 200 militants belges, les pantouffles sont mécontentes! Hello Michel (et bonjour aussi aux autres sacrés terriens ! :-)) Hé bien, il semble que le lancement de la campagne de décontamination en Belgique provoque quelques remous sur la liste (du collectif OGM-Danger)... (...) Bon, laissons-là ces péripéties... De nombreux autres champs nous attendent ! :-)) A ce propos, qu'a donné votre collecte d'infos sur les laboratoires et instituts susceptibles d'effectuer des analyses de végétaux (et/ou d'aliments ?) génétiquement modifiés ? Pourrais-tu nous en envoyer la liste, ainsi qu'éventuellement les renseignements annexes obtenus (notamment le prix demandé par analyse) ? Nous risquons de leur fournir du travail très bientôt... Et dans le Var, les cobayes prévoient-ils aussi de se révolter prochainement ?! :-) Combativement, L(at)urent - cagelists(at)hotmail.com P.S. : Ci-joint l'un des instantanés accessibles en ligne dès lundi sur le site "mémorial" de cette première décontamination belge... (dis-moi si ça donne quelque chose !...). NDTS : Merci de nous communiquer l'adresse de votre site web. _______________ Alors qu'une attention collective encore balbutiante commence à se manifester par rapport à la présence d'ingrédients génétiquement modifiés dans la grande majorité des produits alimentaires, qu'en est-il de la culture des OGM, condition indispensable à leur imposition dans notre assiette ? L'état des lieux se passe de commentaires : 186 autorisations de "dissémination volontaire dans l'environnement" ont été accordées en Belgique entre 1986 et 1999, chacune d'entre elles pouvant correspondre aussi bien à une parcelle de quelques dizaines de mètres carrés qu'à des champs de plusieurs hectares. En 1999, près de 100 hectares de végétaux génétiquement manipulés ont ainsi été semés sur le sol belge : quelques milliers de mètres carrés de chicorée, deux hectares de maïs, quatre de betteraves et quatre-vingt neuf de colza. Répartis sur 122 sites, ces champs sont autant de sources de contamination de notre environnement et autant de pas déjà accomplis dans le sens de l'expropriation du monde agricole. Rappelons que le colza, par exemple, peut se croiser avec plus ou moins trois mille variétés différentes dont le tabouret, la moutarde, le raifort, le cresson, la cardamine... Du pollen de colza transgénique a été retrouvé à 2,5 kilomètres de la culture d'origine. Le cynisme industriel et administratif qualifie ces cultures de "tests", "essais" ou "expérimentations", ce qui contribue à entretenir une double illusion : - celle de la culture comme "procédure préalable" dont l'échec ou le déroulement imprévu serait "rattrapable" (la fiction du "tableau noir" sur lequel un coup d'éponge suffit à effacer les brouillons délirants); - celle d'un stade "pré-commercial" dans le développement des OGM, d'une phase pendant laquelle les critères scientifiques seuls seraient pris en compte, avec "objectivité", quitte à faire abandonner par les sociétés agro-chimiques ou leurs partenaires étatiques des projets ayant exigé des milliards d'investissements !?. Les cultures "tests" d'OGM sont en fait une vue de l'esprit : n'existent que des sites de culture commerciale en attente de rentabilisation. Les sites que compte notre
pays (autorisations de 1999) portent d'ailleurs exclusivement des plants tolérants aux
herbicides Roundup et Basta, destinés à subordonner un nombre maximum de Pour nous: L'introduction du génie génétique dans l'agriculture participe d'un mouvement mondial de recul de la souveraineté et de dépendance accrue u Sud envers le Nord, des paysans envers l'industrie agro-alimentaire, des citoyens envers les marchés, de la politique envers l'économie. La recherche n'est progrès que si elle est élaborée et partagée par tous. La transgenèse participe d'une fuite en avant technologique dans une agriculture toujours plus industrialisée, déshumanisée et uniformisée dont plus personne ne veut. Cette dernière est responsable de nuisances, d'excédents, de malnutrition et de ruine en augmentations constantes. Les théories en vogue parmi les généticiens sont simplistes, dépassées et imprécises. Elles relèvent d'une conception étriquée du génome, selon laquelle le gène transmet "sa" caractéristique, or on ne peut ni déterminer que tel gène "possède" telle caractéristique ni exclure que la "disposition" des gènes ait une influence. Les gènes ne sont pas des unités isolées en simple correspondance l'un à l'autre. Nos connaissances lacunaires des interactions en jeu ne permettent pas de comprendre exactement les conséquences de la transgenèse. Les conséquences sociales, environnementales et sanitaires de ces "disséminations volontaires d'OGM dans l'environnement" sont inestimables. Les risques sanitaires sont : de nouvelles toxines et des allergènes dans notre alimentation, des maladies plus virulentes et des bactéries résistantes aux antibiotiques. Les risques environnementaux : des mauvaises herbes super-tolérantes et de "super-accidents", une perte de la biodiversité et une rupture des équilibres naturels. De plus, nous ne pouvons accepter que la dissémination d'OGM se déroule dans la plus totale opacité. Le gouvernement refuse de répondre aux obligations légales de publicité, en particulier, la publication, prévue par la loi, des "fiches d'information du public".
Les promoteurs du "meilleur des mondes transgéniques" eux-mêmes se réclament aujourd'hui du "principe de précaution". et pour cause, puisque, loin d'être logiquement appliqué à tout ce dont l'innocuïté n'a pas été démontrée (donc d'aboutir à la suppression des prétendus "essais", en champs ou ailleurs), il finit par devenir la justification de ces mêmes "essais" ! Par un subtil tour de passe-passe, la "précaution" qu'il énonce, pourtant la plus aisée à mettre en ouvre dès maintenant, est évacuée au profit d'un long et couteux processus de "démonstration" de la possibilité que les OGM ne soient pas aussi dévastateurs que ça. Ce détournement du "principe de précaution" nous renvoie une fois encore à l'un des enjeux majeurs de la résistance aux "biotechnologies" : la capacité collective à reconquérir la sphère d'une techno-science qui se veut autonome. Quelques Ennemis du Meilleur des Mondes Transgéniques (QEMMT) " Attendre de pouvoir constater les effets des biotechnologies pour en juger, comme on attendrait le résultat d'une expérience pour se prononcer sur la validité d'une hypothèse, c'est négliger, entre autres choses, que nous sommes les cobayes de cette expérience-là. (.) la transgénèse par définition engendre des monstres, au sens strict. (.)" Remarques sur l'agriculture génétiquement modifiée et la dégradation des espèces, éditions de l'encyclopédie des nuisances, Paris, 1999. Les cobayes se révoltent. Refusons le meilleur des mondes transgéniques. Renseignements: intercage(at)voila.fr - Porte du site Les cobayes se sont révoltés !
Ce dimanche 7 mai 2000 dans l'après-midi, pour la première fois en Belgique, environ deux cents personnes ont arraché des plants de colza et de maïs transgéniques, cultivés par la société Monsanto sur son site de Franc-Waret (région namuroise). Dans le cadre plus large du Festival de résistance aux OGM (dont le programme s'étendait sur toute la journée et comprenait une conférence, des concerts, etc.), nous avons formé un cortège festif, musical et coloré qui a parcouru le village de Marchovelette avant d'aboutir à la Ferme expérimentale d'au Tri, propriété de Monsanto, où nous avons ouvertement et pacifiquement interrompu la dissémination volontaire d'OGM en cours sur ce site (comme sur plus d'une centaine d'autres en Belgique). L'arrachage, qui a duré plus ou moins un quart d'heure, s'est déroulé dans une ambiance particulièrement joyeuse, sur un fond musical entraînant (un camion équipé d'un "sound system" ayant emmené le cortège jusqu'au lieu de la décontamination). Un certain nombre d'entre nous ont pris part à cette initiative en famille (ce qui a permis de vérifier que l'une des façons les plus efficaces de se débarrasser d'une parcelle de colza est encore de s'y laisser tomber de tout son long...).
A travers l'intervention collective menée ce dimanche, nous entendons relayer en Belgique la résistance internationale croissante à l'imposition d'une exploitation transgénique de la terre, source de risques sociaux, environnementaux et sanitaires majeurs, qui s'inscrivent dans le droit fil des effets calamiteux du productivisme agricole subventionné. Depuis sa fondation voilà près d'un siècle, la Monsanto Chemical Company s'est engagée dans une véritable course contre la vie, en fabriquant les fameux PCB (l'une des premières causes de dioxine), en étant le principal producteur du sinistre agent Orane, défoliant utilisé pendant la guerre du Vietnam, en introduisant l'Aspartame dans nombre de produits alimentaires courants (sodas, céréales,...). La transnationale produit maintenant les deux herbicides les plus vendus au monde, le Roundup et l'Alachlor. Selon une étude réalisée en 1993 à l'Université de Californie (Berkeley), le Roundup était alors la première cause de maladie liée aux pesticides chez les jardiniers en Californie, et la troisième chez les ouvriers agricoles. La reconversion de Monsanto dans les "Science de la Vie" a amené cet industriel biocidaire à vouloir racheter la Delta and Pine Land Seed Company, détentrice depuis mars 98 - conjointement avec le Ministère américain de l'Agriculture ! - d'un brevet portant sur le "contrôle de l'expression des gènes". Opportunément baptisée "Terminator", cette technique détruit la capacité qu'ont les plantes de se reproduire sans avoir recours au marché, propriété anti-économique s'il en est. Cette concurrence déloyale que la vie fait subir aux industriels semenciers pourrait prendre fin prochainement : trente brevets de type Terminator ont déjà été déposés et certains d'entre eux sont sur le point d'être commercialisés. Les développements techno-scientifiques et marchands s'appliquent aujourd'hui plus que jamais sur un mode totalisant, sinon totalitaire, affranchis de toute mesure extérieure à leur propre accélération. La transgenèse en est l'une des illustrations les plus abouties. Aux Etats-Unis, voir votre champ contaminé par le colza génétiquement altéré du voisin peut vous valoir des poursuites judiciaires de la part de Monsanto, pour "vol de technologie". Les choses semblent donc claires. Le monde est voué à se partager en deux camps : celui des êtres "vivants" stérilisés pour assurer le profit et celui des êtres vivants qui le seront bientôt. Nous n'avons que des transgènes à perdre et tout un monde à gagner! Le colza et le maïs transgéniques détruits hier sont censés être rendus tolérants à l'herbicide total Roundup (càd manipulés pour absorber des doses de plus en plus massives d'herbotoxique Monsanto). Menacé par l'expiration de son brevet sur le Roundup aux Etats-Unis, Monsanto a trouvé là une parade apparemment infaillible : modifier les végétaux eux-mêmes, intégrer son copyright au coeur même du vivant, pour accroitre ses parts de marché en herbicides et s'assurer, avec quelques autres firmes agrochimiques, un contrôle complet de la chaine alimentaire. Rappelons que le colza peut
se croiser avec plus ou moins trois mille espèces apparentées communes dans notre
environnement, dont le Notons également qu'en cette matière personne ne paraît même s'embarrasser d'un semblant de respect des dispositions légales : ni Monsanto ni ses concurrents (Plant Genetic Systems, Novartis,...) n'ont par exemple obtenu d'autorisation pour leurs "tests" pour l'année 2000 (ce qui permet de fait d'éviter la publication de la liste des disséminations volontaires d'OGM, obligatoire chaque année au plus tard le... 31 janvier !). Dans un tel contexte, quel crédit accorder au suivi des moindres mesures de "précaution" ? Nous n'en appelons de toute façon pas à un meilleur encadrement étatique ou institutionnel des prétendus "essais" d'OGM. Les organes de "biovigilance" (!!) et autres comités techniques ou éthiques ne voient le jour que lorsque "le coup est déjà parti", pour accompagner des processus mortifères et tenter de tranquilliser sur la possibilité d'un "contrôle" que leur existence même dément.
Deux cents ennemis du meilleur des mondes transgéniques, Belgique, 08 mai 2000. Mise à jour de la page le 08 sept. 2020.
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