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Des messages alarmants se font
entendre depuis quelques années sur l'état de la planète et son avenir. On nous
signale pratiquement chaque semaine une nouvelle catastrophe écologique ou une
nouvelle agression à la nature restée jusque là insoupçonnée. Une simple
comparaison de l'état de la planète en 1970, 1980, 1990 et aujourd'hui illustre
la vitesse croissante avec laquelle la situation se dégrade. On peut
sérieusement se demander: si les choses continuent à ce rythme, combien de temps
encore la planète restera t-elle habitable?
Notre planète est bien malade. Des commissions de spécialistes, à l'échelle
mondiale, se sont réunies à plusieurs reprises. Une instrumentation sophistiquée
a été mise au service de leurs enquêtes. Dans l'ensemble, les rapports
concordent. Tous les clignotants sont au rouge.
Il serait difficile de sous-estimer la gravité de la situation. Les données de
plus en plus précises sur la diminution de la couche d'ozone, sur
l'accroissement du gaz carbonique dans l'atmosphère et sur la quantité de
produits toxiques déversés dans la biosphère sont très préoccupantes. Même si on
ne connaît pas avec certitude l'effet de ces modifications, on sait pourtant
déjà qu'elles pourraient être graves. C'est suffisant pour justifier notre
inquiétude. Un exemple : Les cinq années les plus chaudes du siècle dernier se
situent toutes entre 1980 et 1990 ! Bien sûr, il peut s'agir tout simplement
d'une « fluctuation statistique ». Mais alors quelle fluctuation !
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A la question « est-il trop
tard ? », il faut répondre d'un « non » volontaire. Les plaies que nous
avons ouvertes peuvent encore guérir. Pour cela, il faut tout mettre en
oeuvre pour freiner le rouleau compresseur de la détérioration planétaire. Il
faut maintenant beaucoup plus que de la bonne volonté. C'est une véritable
croisade « d'assistance à planète en danger » qui doit rapidement se mettre
en place.
Pour cette tâche urgente, toutes les forces vives doivent s'y atteler. Les
gouvernements, les institutions, les scientifiques, les journalistes, les
jeunes, les femmes, les responsables des villes, les entreprises, les
syndicats et les ONGs. Le mouvement associatif vert était encore dans les
limbes en 1972 lors de la Conférence de Stockholm. A Rio en 1992, il s'est
affirmé, et à Johannesburg en 2002, une cohésion du mouvement à l'échelle
planétaire, en tant que force de proposition, s'est manifestée et les ONGs
du nord comme du sud ont parlé d'une seule voix. C'est là un des aspects
positifs du sommet. Il y a désormais aujourd'hui une prise de conscience de
notre identité de « terriens ». cette prise de conscience concerne aussi
bien les gouvernements que les sociétés civiles, et rien ne vaut une cause
commune pour rapprocher les gens. Ensuite il y a aussi la possibilité d'un
rééquilibrage nord-sud. Depuis quelques décennies l'écart de richesse entre
les deux hémisphères va en s'accentuant. Les nations pauvres se saignent à
payer les intérêts de leur dette nationale.
La crise écologique contemporaine nous rappelle que cela ne pourra pas
continuer indéfiniment. Les pays riches ne pourront plus ignorer la pauvreté
du tiers monde. Mais les Etats-Unis continuent de faire cavalier seul tant
sur les accords de Kyoto que sur l'aide au développement. Les dernières
catastrophes naturelles qui viennent de les frapper les feront-elles changer
d'avis ?. Espérons-le !.
En attendant, pour survivre, le pauvre paysan africain continuera de couper
les arbres de la forêt voisine. L'élévation du niveau de la mer, le
réchauffement du climat, l'état de l'environnement aux Pays-Bas ou dans les
Iles Maldives sont les derniers de ses soucis. Notre santé et notre avenir
ne l'intéressent pas. Il a faim. Il est en situation de survie.
En d'autres termes, ce paysan africain, si on continue de l'ignorer, il
pourrait bien nous empêcher de respirer. Voici une des leçons que les grands
chefs d'Etats et de gouvernement des pays riches - qui alignent sommet sur
sommet - devraient bien méditer. Pour l'instant, il semble qu'il y ait
encore loin de la coupe aux lèvres.
Salem Sahli
http://www.naturavox.fr:80/ |