
Vos réactions à ce sujet :
De maryjan2(at)wanadoo.fr le 27 mai 2004 :
C'est le genre de
nouvelles qu'il vaut mieux recevoir deux fois que pas du tout...
Tout cela est assez effrayant!....
Que peut-on faire à notre humble niveau pour empêcher de
telles dérives ?
Je suis prête à signer des pétitions, mais peut-on signer des
pétitions pour tout... et à quoi cela sert-il finalement ?
Toujours est-il que plus nous serons nombreux et regroupés à nous insurger
contre ce genre de chose, mieux parviendrons-nous à empêcher ces dangereuses
dérives...
Le fait que vous diffusez ces nouvelles pour nous en faire
mieux prendre conscience, montre que vous avez déjà vous-même la capacité de
toucher un nombre relativement important de personne. Il reste plus qu'à
nous regrouper tous. Peut-être avez-vous une idée de comment faire ?
Merci pour votre lettre et vos nouvelles qui me parviennent régulièrment.
Merci pour votre réponse à ce message.
Merci pour tout ce que vous faites pour notre planète.
Bien cordialement.
Pascale
|
Anton Vos
Mardi 25 mai 2004
________________________________
La rencontre entre la science et l'art doit sans
doute être encouragée. Il
n'est pas sûr qu'il en ressorte toujours des projets lumineux. Deux jeunes
étudiants diplômés en 2003 du Royal College of Arts de Londres ont ainsi eu
l'idée de proposer des funérailles biotechnologiques. Leur concept consiste
à modifier légèrement le génome d'un arbre, un pommier pour être précis, de
façon à y introduire une «signature biologique» d'un défunt. Cette trace,
présente dans chaque cellule du végétal, n'altérerait pas les fonctions de
l'arbre-tombal - ce qui reste à vérifier au cas par cas. Sûrs de leur
affaire, les deux inventeurs, Georg Tremmel et Shiho Fukuhara, ont créé une
petite entreprise, Biopresence, et ont reçu le mois passé 80 000 francs
d'une institution publique pour développer leur business.
Le discours artistique mêle références bibliques (le pommier rappelant le
paradis perdu par Adam et Eve) et des réflexions philosophiques. «L'ADN doit
être vu comme le code de la vie, mais que ce passe-t-il si ce code est
transmis d'un organisme à un autre, s'interrogent les deux artistes sur leur
site biopresence.com. Mon ADN va poursuivre sa vie dans un arbre après ma
mort. Est-ce que cela signifie que je suis toujours en vie? Nous sommes
intrigués par la faculté de notre projet de susciter des questions sur les
limites du moi, la signification de la mort et la possibilité de la vie
éternelle.»
Du point de vue technique, il s'agit de jouer avec une redondance de la
nature. Le code génétique compte en effet 64 mots de trois lettres (les
codons), qui ne servent à fabriquer que 20 acides aminés au total. En fait,
plusieurs codons correspondent souvent au même acide aminé (GCT, GCG, GCC et
GCA codent tous pour l'alanine, par exemple). En permutant les uns avec les
autres, les créateurs de Biopresence proposent d'écrire un «texte
silencieux» dans l'ADN de l'arbre sans toucher à la fonction du gène ainsi
modifié. Inutile de dire que l'autorisation pour planter des pommiers ainsi
modifiés n'est de loin pas acquise.
En d'autres termes, le pommier ne conservera en mémoire du défunt qu'une
modification génétique passant totalement inaperçue et dont le contenu
n'aurait de sens que dans la tête des inventeurs du concept. Il est
nettement plus efficace de graver le nom de la personne dans l'écorce.
© Le Temps, 2004 . |