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Sommaire de la page : Les Quinze ont trouvé un accord sur l'étiquetage des OGM - Europe Un accord au forceps sur les organismes génétiquement modifiés
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Bruxelles de notre bureau européen David Byrne, le commissaire en charge de la protection des consommateurs, affichait un sourire radieux, jeudi 28 novembre : après une longue journée de négociations, les ministres de l'agriculture des Quinze ont adopté un compromis qu'il a jugé "satisfaisant" sur l'étiquetage des aliments contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM). L'adoption de ce texte - qui sera définitive après une dernière navette au Parlement - permet de remplir l'une des deux conditions que certains pays ont mises à la levée de l'embargo qu'ils ont décidée en 1999. Ces pays, au premier rang desquels la France, demandent que l'Union dispose d'une législation complète sur l'étiquetage et la traçabilité avant d'autoriser de nouveaux OGM. Ils estiment en effet que les consommateurs européens doivent avoir la possibilité de choisir s'ils veulent consommer ou non des aliments contenant des OGM. La lutte a été âpre. Soucieux de rassurer leurs opinions publiques, la France, mais aussi l'Italie, l'Autriche, le Portugal ou le Luxembourg refusaient d'accepter les arguments du commissaire irlandais, qui veut éviter un nouvel affrontement avec les Etats-Unis, dans le cadre de l'Office mondial du commerce, sur la libre circulation des OGM. A l'issue du conseil, M. Byrne a "déploré l'alarmisme à propos des OGM", car "le fait de manger des OGM ne provoque aucun effet nocif connu sur la santé". Le texte n'a été adopté qu'à la majorité qualifiée, et non à l'unanimité : le Royaume-Uni, favorable aux OGM, a voté contre pour protester contre les concessions faites par la Commission. L'Autriche et le Luxembourg, qui voulaient des règles plus contraignantes, ont également voté contre, pour des raisons inverses. Un certain nombre de pays se sont ralliés au compromis tout en trouvant qu'il n'était pas totalement satisfaisant, comme l'Allemagne. Renate Künast, la ministre verte allemande de l'agriculture, a expliqué qu'il faut "combler le vide juridique actuel" de la législation, qui ne prévoit aucun étiquetage pour les aliments destinés aux animaux. L'organisation écologiste Greenpeace, très attentive au principe de précaution, a donné son assentiment au texte : "Le dispositif trouvé est le plus rigoureux et le plus complet au monde, il pourra servir de modèle", a affirmé son porte-parole, Lorenzo Consoli. DOSSIER "SENSIBLE" Le conseil a décidé d'étiqueter tous les aliments, y compris ceux contenant des dérivés d'OGM qui ne présentent plus de traces d'ADN, telle l'huile raffinée. Cette disposition, qui a été longuement combattue par le seul Royaume-Uni, vaut pour l'alimentation humaine, mais aussi pour l'alimentation animale. Cet étiquetage sera obligatoire dès lors que l'aliment contiendra plus de 0,9 % de matériel génétiquement modifié. La détermination de ce seuil a nécessité de longues heures de discussion. La Commission ne voulait pas descendre au-dessous de 1 % : elle considère qu'il est impossible d'obtenir des produits vierges d'OGM en dessous de ce seuil, une contamination accidentelle des produits traditionnels pouvant se produire en cours de culture, de transformation, de stockage ou de transport. Imposer un seuil inférieur à 1 % menacerait cette production traditionnelle qui, contaminée accidentellement, devrait être étiquetée comme l'alimentation OGM, faisait valoir M. Byrne. La Commission était appuyée par le Royaume-Uni, le Danemark, l'Espagne, la Suède, les Pays-Bas, la Grèce, la Finlande et l'Irlande. De l'autre côté, la France, l'Italie, l'Autriche, le Portugal et le Luxembourg réclamaient un seuil de 0,5 %, comme le Parlement européen. La Commission n'a accepté de débloquer la situation qu'in extremis. "Tant d'efforts pour un dixième de point !", s'est exclamé à l'issue du conseil Hervé Gaymard, le ministre français de l'agriculture, en insistant sur le caractère "sensible" du dossier pour l'opinion. Seuls les produits OGM qui ont obtenu une autorisation de commercialisation dans l'Union (principalement le colza, le maïs, le soja et le tabac) sont concernés par l'étiquetage. Ceux dont la commercialisation a été suspendue en raison du moratoire en vigueur ne doivent pas se trouver dans l'alimentation, ou presque : leur présence n'est tolérée qu'à hauteur de 0,5 %, a décidé le conseil, alors que la Commission proposait là encore 1 %. Les Quinze ont accepté que la procédure d'autorisation de mise sur le marché des aliments génétiquement modifiés soit centralisée. La décision est aux seules mains de la Commission, qui se fonde sur l'avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments. La France a toutefois obtenu que les Etats continuent de donner un avis, comme actuellement, pour ce qui concerne les semences. "L'Autorité est certainement compétente en matière de sécurité alimentaire, mais les Etats doivent mesurer l'impact sur l'environnement", a expliqué M. Gaymard : il s'agit de vérifier que ces OGM ne contaminent pas d'autres champs. La Commission ne sera pas liée, en droit, par l'avis d'une autorité nationale, "mais elle le sera en fait", a assuré M. Gaymard. Rafaële Rivais ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU MONDE DU 30.11.2002.
Les OGM étiquetés et pistés Europe Un accord au forceps sur les organismes génétiquement modifiés Le Soir en Ligne, le 29/11/2002, |
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