Peut-on
appliquer le système des brevets au monde du vivant ? Comment rendre justice aux efforts
d'innovation et de préservation de la biodiversité conduits par les populations
autochtones, en particulier dans les pays du Sud ?Le brevetage du vivant
autorisé
Le système des brevets a été conçu il
y a 125 ans pour protéger les inventeurs de machines Depuis mai 1998, le parlement
européen autorise le brevetage du vivant. Avec cette autorisation de breveter des
espèces vivantes, les multinationales peuvent désormais s'approprier les semences
sélectionnées depuis des décennies par des agriculteurs du Sud.
Les producteurs
du Sud dénoncent le biopiratage
Actuellement 80% de la biodiversité de
la planète se concentre dans les pays du Sud, alors que 90% des brevets délivrés dans
le monde appartiennent à des sociétés multinationales du Nord. Les Etats-Unis viennent
d'octroyer un brevet à la firme texane Rice Tec sur le riz basmati, variété
traditionnelle cultivée en Inde et au Pakistan.
Les agriculteurs du Sud, véritables
" inventeurs " du riz basmati se trouvent confrontés à la concurrence d'un
nouveau " basmati ", cultivé aux Etats-Unis, et basé sur leurs propres
variétés traditionnelles.
La mainmise sur
le vivant
Les recherches des multinationales dans
le domaine de la trangénèse conduiront à la mise sur le marché de riz génétiquement
modifiés, à haut rendement, stériles et brevetés comme tels.
Lorsque les agriculteurs voudront
reproduire les résultats obtenus par ces riz fabuleux, leur seul recours sera de racheter
les semences à la multinationale qui pourra également lui fournir tout l'environnement
biosanitaire adapté à ces semences.
Le recours à des semences
traditionnelles sélectionnées, non issues des laboratoires des multinationales
agroalimentaires, sera-t-il, demain, considéré comme hors-la-loi ?
http://www.orcades.org/Expo%20riz.html
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