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Traduction inédite de Thibaud FAGUER-REDIG thibaudf(at)hotmail.com 10 décembre 2002 |
Un embryon de
souris en développement serait doté de cellules à la fois humaines et animales Un comité d'experts nord-américains s'est récemment formé pour discuter de futurs programmes génétiques qui consisteraient à incorporer des gènes provenant de la souris et d'individus humains, afin de donner vie à une « Chimère » à l'état embryonnaire, en référence à la Mythologie. Cette combinaison étrange pourrait éventuellement aider les chercheurs à comprendre dans leurs expériences la capacité de ces cellules souches spéciales à lutter contre les maladies. Quoi qu'il en soit, un bon nombre de spécialistes considère cet étrange projet comme dépourvu d'utilité et contraire à l'éthique. Une des expériences envisagées consisterait à injecter des cellules souches humaines dans un très jeune embryon de souris, communément appelé « blastocyste ». Les cellules souches sont les cellules motrices de l'organisme ; elles ne sont pas développées et on la capacité de le faire au sein d'une large variété de tissus. Les scientifiques cherchent entre autres à vérifier si ces souches humaines contribuent au développement des tissus dans l'organisme de l'embryon de la souris. Les scientifiques ne peuvent pas affirmer que l'embryon échappera à la mort subite, néanmoins il reste possible qu'une souris possédant des cellules humaines voie le jour. UTILE OU TROP RISQUE ? Beaucoup de scientifiques considèrent cette souche de souris hybride comme revêtant un très haut intérêt. En effet, elle donnerait une réponse plus « humaine » à bien des maladies, et permettrait aux médecins d'établir des traitements plus efficaces. Si les cellules humaines venaient à se multiplier uniformément dans l'organisme de la souris, cela signifierait qu'elles pourraient jouer un rôle bénéfique dans les traitements contre les maladies affectant l'homme. Cependant, des craintes sont émises quant à la possibilité qu'un cerveau à caractéristiques humaines se développe chez la souris grâce à une cellule isolée, ou qu'un rongeur devienne capable de produire du sperme humain. Ce mois-ci, l'Académie des Sciences de New York a vu cette interrogation occuper neuf de ses chercheurs, qui ont notamment abordé les questions plus larges de la préservation qualitative des cellules souches d'origine humaine. « INACCEPTABLE » Le docteur Janet Rossant, de l'hôpital du Mont Sinaï de Toronto (Canada), a fait part au New York Times de sa position. Elle est fermement opposée à ce projet si les cellules humaines venaient à constituer l'essentiel du génome de la souris : « Je pense que la plupart des gens trouveraient ce résultat inacceptable » a-t-elle précisé au journal. Le docteur Anne McLaren, professeur à l'université de Cambridge et collaboratrice de l'institut britannique de recherche sur le cancer Welcome, a exprimé quelques réserves quant à l'utilisation de cette technique, les cellules souches ayant peu de chances de survivre longtemps dans quelque embryon « Chimère » que ce soit. Elle a d'autre part déclaré sur le serveur de la BBC qu' « il est indispensable de savoir précisément ce que ces souches sont capables de faire dans un embryon en développement. Ces cellules provenant d'un mammifère plus gros, elles ont tendance à se diviser plus lentement, et sont de plus inaptes à survivre sur la longue durée. Il serait plus sage de faire le test préalable avec des cellules de primate. Des cellules souches d'origine humaine ont déjà été introduites chez des souris adultes, et des gènes humains sont régulièrement incorporés à des embryons ». |
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