![]() Reconstituer le soleil : la fusion nucléaire Hanoverschen Allgemeinen Zeitung du 06.10.07 - Ce sont des dimensions gigantesques: un seul gramme du nouveau combustible est théoriquement en mesure de fournir 50 000 KWh d'énergie - autant que 6 tonnes de charbon. Cette matière qui a une teneur énergétique très élevée, s'appelle deutérium et on la trouve pratiquement partout. Dans l'eau, le deutérium est une forme d'hydrogène qui est en fait un peu plus lourde que le gaz normal. Si on pouvait prélever de l'eau ou de la terre le deutérium à grande échelle comme source énergétique, on pourrait produire autant d'énergie avec par exemple un km3 d'eau de mer qu'avec toutes les réserves de pétrole connues au monde. Mais pour cela, il faudrait faire fusionner deux noyaux d'hydrogène en un noyau d'hélium, ce qui nécessite dans un premier temps une grande quantité d'énergie: 100 millions de degrés Celsius. Le problème n'est pas de produire cette température, mais de la maintenir. Car tout est décomposé sous de telles températures, même l'atome lui-même. On appelle fusion nucléaire ce processus qui se produit en permanence dans le soleil, où les noyaux d'hydrogène sont fusionnés en noyaux d'hélium. L'énergie catapultée alors dans l'espace est ce que nous ressentons sur terre comme chaleur ou canicule. Un réacteur de fusion serait en quelque sorte une reproduction du soleil. Le risque de la fusion nucléaire est minime, contrairement au risque que représente la fission nucléaire dans les centrales. Au cas où le plasma sortirait des champs magnétiques pendant la fusion et atteindrait les parois du réacteur, cette paroi se mettrait à fondre, mais une faible partie seulement car le processus serait alors immédiatement interrompu, comme si on fermait le gaz au dessous d'un fourneau. Lors de la fusion nucléaire, il n'y a pas de réaction en chaine incontrôlable, comme pour la fission nucléaire. Certes, la fusion produirait également quelques déchets radioactifs qui devraient être stockés pendant quelques centaines d'années, ce qui est beaucoup moins longtemps que les produits de fission à haute activité qui sont créés dans les centrales nucléaires traditionnelles, dont la demi-.période s'élève à plusieurs milliers d'années. Pour savoir si et comment la fusion nucléaire peut fonctionner, un réacteur expérimental doit être construit à Cadarache en France, l'ITER, et pour que les couts estimés à 10 GEUR soient supportables, l'Union Européenne, les Etats Unis, le Japon, l'Inde, la Russie, la Corée du Sud et la Chine se sont regroupés pour le construire. Personne ne peut dire aujourd'hui combien coutera l'électricité produite par la fusion nucléaire. On ne sait pas non plus si elle peut fonctionner. Les critiques parlent d'une constante de 50 ans: les scientifiques répondent toujours la même chose, quand on leur demande combien de temps il faut encore attendre que de l'énergie puisse être produite par la fusion nucléaire: "encore 50 ans". C'est la même réponse aujourd'hui qu'il y a dix ans. Résumé d'un article du Hannoversche Allgemeine Zeitung. Zones
irradiées
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L'uranium est un élément chimique de symbole U et de numéro atomique 92. C'est la treizième ressource non renouvelable amenée à disparaitre du fait de l'exploitation humaine intensive. Les réserves énergétiques mondiales d'uranium sont estimées à 3,93 millions de tonnes . Ce chiffre correspond au minerai exploitable à un cout admissible. Juin 2008 : il reste 32 années de réserve, au rythme actuel de production qui est de 64 000 tonnes par an. L'épuisement de ce métal lourd radioactif sera donc définitif en 2040. (Source AIEA) Cette date est contestée par d'autres études. Ainsi se situe-t-elle dans une fourchette qui va en fait de 2025 à 2060. Par exemple, les chiffres qui suivent
proviennent de "Uranium Resources and Nuclear Energy" du Energy
Watch Group (2006-12) : Voir la source : http://www.futura-sciences.com D'autres estiment au contraire les réserves mondiales d'uranium à plus de 5,5 millions de tonnes, ce qui pourrait alimenter les 435 réacteurs actuels pendant un siècle. Selon le ministère fédéral allemand de l'environnement, les réserves connues d'uranium suffiraient même pour 200 ans, si la consommation actuelle de 64 000 tonnes d'uranium par an est maintenue. Même si ces derniers chiffres se vérifiaient, ce serait sans compter sur les nouvelles centrales nucléaires qui sont en train de proliférer partout dans le monde. 36 nouveaux réacteurs sont déjà en construction en 2008, sans compter 311 projets de centrales qui devraient doubler le parc nucléaire mondial. On se sert de l'uranium uniquement dans les centrales nucléaires pour fabriquer de l'électricité et du plutonium. Une trentaine de pays dans le monde maitrise cette haute technologie. Mais combien d'autres rêvent de s'en payer les moyens? La vente de centrales nucléaires est en effet devenue le business de certains chefs d'états inconscients. Les problèmes engendrés par la disparition de l'uranium interviendront bien avant la date fatidique, quelle qu'elle soit. Voir à ce sujet le pic de Hubbert : http://fr.wikipedia.org/ Bien sûr, l'uranium sera encore présent dans le sous-sol granitique et sédimentaire, et même dans l'eau de mer et des rivières, mais sous forme extrêmement diluée. Des japonais ont démontré récemment qu'il était possible d'extraire de l'uranium de l'eau de mer (3 mg/tonne) à l'aide d'un absorbant convenablement texturé. Mais le procédé coute énormément plus en énergie qu'il n'en fournit. Autant demander à un papillon de tracter un Boeing 747. Même si, grâce à des technologies avancées, nous découvrions de nouveaux gisements au cours d'explorations plus poussées de la croute terrestre, cela ne ferait que repousser l'échéance de quelques années et ne modifierait pas grand chose à la donne. L'uranium provient de l'explosion de l'étoile dont les débris ont donné naissance au Soleil et à la Terre, il y a plus de cinq milliards d'années. On ne peut pas synthétiser l'uranium et il n'existe aucun substitut. Cependant le Thorium pourrait prendre la relève.
En effet, il y aurait des réserves de Thorium radioactif pour des centaines d'années.
La Lune et les astéroïdes ne contiennent pas d'uranium sous une forme exploitable. Et vous vous rendez compte de la dépense d'énergie qu'il faudrait pour en ramener de Mars ou de Vénus! Les crayons d'uranium frais irradiés dans les centrales nucléaires, quand ils sont retraités à la Hague, par exemple, sont de nouveau séparés par procédure chimique en uranium et plutonium, matières retravaillées dans les MOX ou combustibles à oxydes mixtes, qui peuvent être recyclés dans les centrales nucléaires pour reproduire de l'électricité. Le prix de l'uranium a été multiplié par dix en quatre ans. Les environnementalistes ne sont pas très favorables au nucléaire. Malgré le fait qu'il s'agisse d'une manière de produire de l'électricité sans gaz à effet de serre. Le gros problème en effet avec l'uranium c'est l'extraction du minerai, la gestion des déchets nucléaires, radioactifs pendant des milliers d'années, les accidents de réacteurs ou de circuits et la multiplication des ogives nucléaires, malgré les traités de non prolifération. Il y a actuellement 26 720 de ces armes meurtrières dans le monde, de quoi raser toute vie sur Terre en l'espace de quelques minutes. Pendant l'étape de broyage de l'uranium, presque tout l'uranium est extrait de la roche écrasée, mais les produits de désintégration sont laissés dans les résidus. Ces résidus conservent 85% de la radioactivité du minerai d'origine. Les tas de résidus miniers contiennent également des matières chimiques toxiques: acides, arsenic, nitrates et métaux lourds. Or, le problème de l'élimination de ces déchets radioactifs est très complexe, et n'a jamais été réellement abordé. D'immenses tas de résidus ont été abandonnés lors de fermetures de mines. En France, on évalue le stock de résidus à environ 50 millions de tonnes. La fission civile de l'uranium crée un résidu hautement radioactif, le plutonium, synthétisé en 1940, qui n'existe pas à l'état naturel, et qu'on utilise actuellement pour fabriquer des armes de plus en plus dévastatrices. Le retraitement chimique des combustibles usés permet de séparer le plutonium. Lorsqu'il est emprisonné dans les crayons irradiés après la fission, il n'est pas utilisable pour la fabrication de bombes atomiques. Le parc français de réacteurs nucléaires civils produit environ 10 tonnes de plutonium par an, et le parc mondial environ 200 tonnes le stock mondial actuel de plutonium "civil " dépasse les 1000 tonnes (sous forme séparée ou au sein des déchets non traités). Si nous multiplions ces chiffres mondiaux par 4 ou 5 (scénario SUNBURN), outre le legs mortel pour les générations futures, il deviendra impossible de gérer la sûreté de ces stocks. Notons quand même que le plutonium pourrait alimenter une nouvelle génération de centrales nucléaires et ainsi repousser l'échéance de quelques années. Mais, on le voit, l'industrie atomique, même maitrisée, n'est pas une solution durable. Elle restera de toutes façons extrêmement marginale à l'échelle mondiale.
En savoir plus sur l'uranium : http://fr.wikipedia.org/wiki/Uranium http://travail-chomage.site.voila.fr/
Signez la pétition : http://www.dechets-nucleaires-ne-pas-enfouir.org/
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16 octobre 2008 : La capacité de production de l'électricité d'origine nucléaire pourrait presque quadrupler d'ici 2050 sous réserve de l'adhésion des responsables politiques et de la société, indique l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "En 2050, la capacité nucléaire mondiale pourrait croitre d'un facteur compris entre 1,5 et 3,8", a estimé l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE dans sa première édition des "Perspectives de l'énergie nucléaire". Si la capacité mondiale était multipliée par 3,8, la part du nucléaire dans la production d'électricité atteindrait 22% en 2050 contre 16% actuellement et 1.400 réacteurs d'une puissance du même ordre que celle des installations actuelles pourraient être exploités en 2050, a ajouté l'AEN. En juin 2008, 439 réacteurs étaient en fonctionnement dans 30 pays pour une puissance installée totale de 372.000 mégawatts. En tenant compte des programmes nationaux de développement du nucléaire et des déclarations d'intention, les pays qui auront le plus de puissance installée en 2020 seront les Etats-Unis, la France, le Japon, la Russie, la Chine et la Corée. La Chine et les Etats-Unis sont les deux pays qui prévoient d'augmenter le plus leurs capacités. La France, le Japon et les Etats-Unis totalisent à eux trois 57% de la puissance nucléaire installée dans le monde. Les pays qui ne possèdent actuellement aucun réacteur nucléaire et qui projettent d'en construire ne contribueront qu'à hauteur de 5% à l'accroissement de la capacité totale en 2020, a encore précisé l'agence. ADHESION NECESSAIRE DES POLITIQUES ET DE LA SOCIETE L'adhésion des pouvoirs politiques et de la société sera néanmoins vitale pour pouvoir développer la filière nucléaire, a également expliqué l'AEN. "Il importera de plus en plus que s'instaure une relation régulière entre les décideurs, l'industrie nucléaire et la société, qui soit propice au développement des connaissances et à la participation du public." Les gouvernements auront comme responsabilité la réglementation en matière de sûreté nucléaire, l'amélioration des efforts pour mettre au point des solutions de stockage des déchets radioactifs et le renforcement du régime international sur la non-prolifération, a encore précisé l'AEN. "Jusque-là, le retard et l'échec de certains programmes de stockage des déchets fortement radioactifs continuent d'avoir un impact significatif sur l'image de l'énergie nucléaire", a dit l'agence, ajoutant que les gouvernements et l'industrie nucléaire devaient travailler ensemble. Les ressources en uranium sont suffisantes pour permettre la croissance du nucléaire, sans avoir besoin de le retraiter, au moins jusqu'en 2050, a estimé l'agence. Les ressources géologiques prévisionnelles sont également suffisantes pour assurer l'approvisionnement en uranium pendant encore plusieurs centaines d'années, a-t-elle ajouté. Version française Mathilde Cru, édité par Benjamin Mallet
Le nucléaire est
dépendant de... l'uranium
20/10/2008 Le nucléaire pourrait bien suivre les même turbulences que le pétrole. Le nucléaire est souvent cité comme étant une
source d'énergie qui est sure et qui peut nous permettre de
surmonter la crise du pétrole (Investissements futurs en inde,
Chine, Italie...). Il n'est pas inutile de rappeler tout de même
ceci: Le débat n'est pas pour ou contre l'éolienne. Ou pour ou contre le nucléaire. L'avenir lui même nous contraint à de la sobriété et de la modération. Le seul débat est: quels moyens nous donnons nous pour réduire notre gabegie , réformer nos politiques de ville, industrielles et notre mode de consommation? (1) Il faut en effet la puissance d'une centrale nucléaire pour amorcer la fusion nucléaire de l'hydrogène. Source : http://www.enerzine.com
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